Dans son livre La réponse juive aux missionnaires (pdf), le Rabbin Bentzion Kravitz se propose entre autres choses de réfuter les preuves textuelles invoquées par les chrétiens pour prouver la messianité de Jésus de Nazareth. Je me propose de démontrer, dans une série de 5 articles, la fausseté des arguments que ledit rabbin avance dans son manuel contre le prosélytisme chrétiens.
En effet, de la page 23 à la page 26 de son livre, le Rabbin Bentzion Kravitz prend exemple sur les versets de l'Ancien Testament cités dans le Nouveau pour démontrer que soit le verset cité n'existe pas, soit que le verset a été faussement traduit ou qu'il a été mal traduit et est lu hors de son contexte, soit que le verset envisagé dans son contexte ne peut s'appliquer à Jésus, soit encore qu'il ne prouve rien. Pour ce rabbin, la technique des chrétiens consiste en fait à tirer la flèche puis à dessiner la cible autour de celle-ci. Nous allons voir que tout son discours n'est qu'un château des cartes et que preuves textuelles avancées par les chrétiens pour démontrer que Jésus est le Messie que les Juifs attendent sont tout à fait fondées.
Les affirmations du rabbin seront mises en bleu et seront suivies des nos contre-arguments.
Matthieu 2 : 23 : Une prophétie fabriquée de toutes pièces
EXEMPLE No 1 : LE VERSET A ETE FABRIQUE DE TOUTES PIECES ET IL N’EXISTE PAS DANS LES ECRITURES HEBRAÏQUES
La prophétie la plus facile à exécuter est celle que l’on a soi-même inventée. Le Nouveau Testament illustre parfaitement ce principe, pour avoir fabriqué plusieurs « prophéties » fabriquées de toutes pièces et les avoir attribuées à nos propres Ecritures. L’Evangile de Matthieu assure que Jésus a été le Messie puisqu’il a habité dans la ville de Nazareth. Il utilise la « preuve textuelle » suivante pour le prouver : « Il [Jésus] vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes : “Il sera appelé Nazaréen” » (Matthieu 2:23). Or, un « Nazaréen » est un habitant de Nazareth et le nom de cette ville ne figure nulle part dans la Bible juive. Cela veut donc dire que la prophétie qui en fait mention a été fabriquée de toutes pièces.
En lisant cette déclaration du Rabbin Kravitz, je ne peux m'empêcher de me rappeler qu'un rabbin messianique, Moshe Yoseph Koniuchowsky, déplorait le fait que dans le judaïsme orthodoxe on se plait à utiliser deux poids deux mesures quand il s'agit de lire les écrits de l'Ancien Testament et les écrits chrétiens, étant donné que les règles rabbiniques utilisées pour interpréter l'Ancien Testament ne sont pas de même utilisées pour interpréter les écrits du Nouveau Testament.
En effet, parmi les règles rabbiniques d'interprétation des écritures on retrouve ce qu'on appelle le "Sod", ce qui signifie "sécret", "mystère". Le Docteur Arnold Fruchtenbaum affirme que cette catégorie est ainsi appelée parce qu'elle ne se base pas sur un passage donné des Ecritures ou la citation d'une écriture spécifique. Elle tend à résumer ce que les Ecritures disent sur un sujet.
Dans les écritures rabbiniques, on en trouve un exemple dans le Midrash Rabbah 63:11 où on cite un verset qui dit "et je ne veux plus te faire un reproche de la famine parmi les nations." Le fait est que ce verset n'existe pas dans l'Ancien Testament. Mais, ce Midrash résume un enseignement de la Bible et ne cite pas en réalité un quelconque verset.
C'est la même situation que l'on retrouve dans Matthieu 2 : 23 où on lit "afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes: Il sera appelé Nazaréen." Le Rabbin Kravitz a raison d'affirmer que le verset n'existe pas dans l'Ancien Testament. D'ailleurs, à la différence des autres prophéties citées dans le même chapitre du livre de Matthieu, Matthieu utilise ici le pluriel "les prophètes" parce qu'il ne parle pas d'une prophétie faite par un prophète donné, mais il résume l'enseignement qu'on peut tirer de l'étude des prophètes.
"15 Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: J'ai appelé mon fils hors d'Égypte." (Matthieu 2 : 15)
"5 Ils lui dirent: A Bethléhem en Judée; car voici ce qui a été écrit par le prophète: 6 Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n'es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, Car de toi sortira un chef Qui paîtra Israël, mon peuple" (Matthieu 2 : 5 – 6)
"17 Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: 18 On a entendu des cris à Rama, Des pleurs et de grandes lamentations: Rachel pleure ses enfants, Et n'a pas voulu être consolée, Parce qu'ils ne sont plus." (Matthieu 2 : 17 – 18)
"22 Mais, ayant appris qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode, son père, il craignit de s'y rendre; et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée, 23 et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes: Il sera appelé Nazaréen." (Matthieu 2 : 22 – 23)
Alors que dans le trois premiers passages ci-haut Matthieu cite un prophète spécifique, dans le dernier passage, il résume l'enseignement que l'on peut tirer de la lecture des prophètes. Comme le dit si bien le Docteur David L. Cooper, dans le contexte du premier siècle en Israël, un Nazaréen (habitant de Nazareth) était un individu dédaigné et rejeté, et le terme "nazaréen" était utilisé pour reprocher et humilier.
"46 Nathanaël lui dit: Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui répondit: Viens, et vois." (Jean 1 : 46)
Les prophètes ont enseignés que le Messie sera un individu dédaigné et rejeté (Lire par exemple Psaumes 22: 7 – 8 ; Esaïe 49:1-13; 52:13-53:12). Ceci est bien résumé par le terme "Nazaréen".
Le Docteur Arnold Fruchtenbaum cite aussi Luc 18 : 31 – 33 où Jésus affirme qu'il devait accomplir "tout ce qui a été écrit par les prophètes (pluriel)", notamment :" il sera livré aux païens; on se moquera de lui, on l'outragera, on crachera sur lui, 33 et, après l'avoir battu de verges, on le fera mourir; et le troisième jour il ressuscitera." En fait, il n'existe aucun prophète qui a à lui seul déclaré toute ces choses. Mais, en mettant ensemble les affirmations des tous les prophètes, on peut apprend toutes ces choses au sujet du Messie.
Références
Dr Arnold G. Fruchtenbaum, RABBINIC QUOTATIONS OF THE OLD TESTAMENT AND HOW IT RELATES TO JOEL 2 AND ACTS 2, Ariel Ministries, Tustin, California
Moshe Yoseph Koniuchowsky, The Messianic Believer’s FIRST RESPONSE Handbook, Your Arms to Israel Publishing, 2003
Très bel article. Aurait-il moyen, plus tard, de mettre les 5 articles sous forme PDF, svp ? Continuez ainsi, merci encore.
RépondreSupprimerQue Dieu vous bénisse!
Merci pour vos encouragements.
RépondreSupprimerJ'ai en fait pensé mettre ces articles sous format PDF, ceux-ci ainsi que les autres articles du blog traitant du même sujet. L'année 2011 verra la concrétisation de ce projet.
Encore merci et Que Dieu vous bénisse.
Bonsoir, Rodney SANKINKA
RépondreSupprimerJ'ai lu votre article, et j'ai une question à vous poser, concernant la ville de Nazareth. Dans le chapitre 4 de l'Evangile, cette ville est décrite comme étant située sur une montagne. Pourtant, l'emplacement actuel de cette même ville est dans une vallée, à plusieurs kilomètres du lac de Tibériade. Comment expliquez-vous cela ?
Merci d'avance pour votre réponse.
A bientôt !
Un internaute.
Bonsoir Mon frère,
RépondreSupprimerEn lisant les évangiles, on apprend que Nazareth est considéré comme la ville de Jésus. De ces mêmes évangiles, on apprend que Jésus devait traverser un lac pour se rendre dans cette ville.
"1 Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville." (Matthieu 9 : 1)
Il est clair que ce lac doit être le lac de Tibériade, aussi identifié comme la mer de Galilée.
"1 Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade." (Jean 6 : 1)
"29 Jésus quitta ces lieux, et vint près de la mer de Galilée. Étant monté sur la montagne, il s'y assit." (Matthieu 15 : 29)
Déjà on peut être d'accord avec les évangiles sur le fait que la ville de Nazareth à quelques kilomètres du lac Tibériade.
Par définition, Une vallée est une dépression géographique généralement de forme allongée et façonnée dans le relief par un cours d'eau (vallée fluviale) ou un glacier (vallée glaciaire. On peut retrouver des vallées encastrées dans des massifs montagneux, où situées près des montagnes, d'où l'appelation de vallée de montagne.
Personnellement, je ne connais pas la géographie de l'actuelle la ville de Nazareth, mais je pense à l'époque de Jésus, celle où il a grandi se trouvait à quelques kilomètres du lac Tibériade et était batît sur une montagne (ou colline) qui se trouvait dans les environs.
N'oublions pas que les villes, les cités et surtout les villages n'ont pas toujours exactement les mêmes emplacement au cours des siècles.
C'est mon point de vue sur la question et j'espère pouvoir avoir une idée plus précise dans les jours à venir.
Encore merci pour votre contribution.
Rebonsoir, cher ami Rodney
RépondreSupprimerJe viens de lire votre réponse, et je me suis même permis de faire une recherche sur une carte. Vous pouvez la trouver ici >>> http://img840.imageshack.us/i/emplacementnazareth.jpg/
Comme vous pouvez le constater, la ville de Nazareth est situé à environ 30 km du lac de Galilée (Tibériade), si l'on tient compte de l'échelle. Donc, là, il ne s'agit pas de "quelques kilomètres"... De plus, quand vous affirmez qu'au cours des siècles, les villes n'ont pas toujours eu les mêmes emplacements, sans vouloir vous offenser, ceci parait être une affirmation relativement gratuite :-o Comment expliquer pareil phénomène ? La ville de Nazareth se serait-elle téléportée au cours des siècles ? Avez-vous des exemples de villes qui auraient subi ce phénomène de délocalisation ? J'aimerais bien le savoir, parce que je trouve ça intriguant... Une ville qui a existé depuis plusieurs siècles peut, au fil du temps, tout au plus changer de nom, ça je peux le concéder volontiers. Mais carrément changer d'emplacement, là on entre dans la science-fiction pure et simple, il faut quand même être honnête sur ce coup.
Si vous avez une réponse à ça, n'hésitez surtout pas. J'ai hate d'avoir plus d'éclaircissements sur la question de votre part.
A bientôt !
Bonjour, Rodney SANKINKA.
RépondreSupprimerJe voudrais réagir par rapport à votre réponse au commentaire de "Un internaute" en date du 2février2011 22h16.
Vous dites au 9ieme paragraphe :
"N'oublions pas que les villes, les cités et surtout les villages n'ont pas toujours exactement les mêmes emplacement au cours des siècles."
Ma question est : pouvez-vous nous citer un exemple de ville, cité ou village qui aurait "déménagé"?
Merci d'avance.
L'internaute B.
Bonsoir bien aimés Internaute A et B,
RépondreSupprimerIl semble qu'on s'est mal compris et j'en suis désolé.
Mon affirmation sur l'emplacement probablement changeant de Nazareth n'est pas du tout gratuite. On apprend de l'article anglais de wikipédia sur Nazareth, que les plus anciens textes attestent deux emplacement connus pour ce seul et même village. On lit notamment :
"Two general locations of Nazareth are attested in the most ancient texts. The Galilean (Northern) location is familiar from the Christian gospels. However, a Southern (Judean) tradition is also attested in several early noncanonical texts.[21]"
Donc, certain situaient Nazareth en Galilée (Nord) et d'autres en Judée (au Sud).
Secundo, les études archéologiques sur le site de la Nazareth moderne ont permis de conclure qu'il n'existait pas de ville ou village à cette endroit avant 200 av.J.C (il faut aussi admettre que certains archéologue sont contre cette conclusion). Ainsi, il est admis que l'ancien Nazareth ne se trouvait pas vraiment à l'emplacement de l'actuel Nazareth.
Quand on compare la carte de l'Internaute A sur pour la Nazareth moderne (carte sur laquelle on voit mentionné 2 Nazareth) et la carte suivante sur l'ancienne Nazareth (voir au bas de la page), on peut conclure que les emplacements ne sont pas les mêmes (à moins que je ne me trompe).
La Nazareth moderne est située à 25 kilomètres de la mer de Galilée et à 9 kilomètres du mont Tabor, et se trouve dans une vallée (comme l'a si bien dit l'internaute A). Seulement, selon les témoignages du Nouveau Testament, l'ancienne Nazareth se trouvait sur une montagne (ou colline), un peu comme Sephoris, une ville voisine à Nazareth qui se trouve sur une colline. Donc, soit il y a eu délocalisation de ce village, soit il y a eu changement dans la structure géographique de son emplacement (quand je vois ce qui est arrivé à Pompei et les modifications subies dans mon quartier en 10 ans à cause des érosions, je ne peux écarter cette hypothèse).
Enfin, il faut savoir que la nazareth moderne qui se trouve dans une vallée est proche des collines. Certains pensent que la colline sur laquelle était située l'ancienne nazareth est le Sa'in Nebi, pas très loin de l'actuel nazareth.
Et surtout, comme je le disais à l'Internaute A, je n'ai pour le moment pas assez de connaissance sur le sujet, donc je cherche encore à éclaircir mes idées sur la question.
Pour plus des détails, lire les article suivant :
Nazareth sur Wikipédia (en anglais, l'article en français est moins riche)
Ancient city of Israël : Nazareth
@ +
Bonsoir, cher ami Rodney
RépondreSupprimerJe viens de lire votre réponse, concernant la ville de Nazareth, et je profite de cet instant pour vous répondre.
Tout d’abord, lorsque vous dites que « les plus anciens textes attestent deux emplacement connus pour ce seul et même village », j’aimerais bien savoir comment cela a été possible pour la ville qui nous occupe. De plus, quand vous parlez « de ce qui est arrivé à Pompei et les modifications subies dans mon quartier en 10 ans à cause des érosions », c’est bien éloquent, mais ça n’explique toujours pas la cause de l’hypothétique délocalisation de Nazareth. C’est génial de dire que « les plus anciens textes attestent deux emplacements connus pour ce seul et même village », mais il s’agit de fournir un document historique qui atteste catégoriquement que cette ville a été délocalisé. En bref, il faut un témoignage historique qui prouve cela. Et jusqu’à ce jour, à ce que je sache, on n’a rien retrouvé de tel.
Lorsque vous comparez la carte que j’ai fournie avec la vôtre, vous dites qu’on peut en conclure que les emplacements ne sont pas les mêmes. Vous avez également relevé la présence de deux Nazareth. Ma question est : avez-vous pris la peine d’analyser l’emplacement de la Nazareth « pointé » sur ma carte avec l’emplacement de la Nazareth sur votre carte (sur laquelle il est indiqué au coin supérieur gauche « Israel in New Testament Times, 1 st century », donc « Israel aux temps du Nouveau Testament, 1er siècle »). L’autre Nazareth que vous avez vu est « Nazareth Iliit », et n’a aucun rapport avec la ville qui nous occupe. La preuve en est que la Nazareth actuelle « pointé » sur ma carte et la Nazareth sur votre carte du 1e siècle ont exactement le même emplacement. Comparez-vous-mêmes pour vous en rendre compte.
Donc, si l’emplacement du 1er siècle correspond avec celui du 20eme siècle, nous pouvons enlever tout crédit à l’hypothèse de délocalisation de la ville de Nazareth. La ville a gardé le même emplacement au cours des siècles, avec 25 km de distance entre Nazareth et la mer de Galilée, du premier siècle jusqu’à nos jours. À chacun son propre commentaire.
Aussi, il faut soulever un autre point : l'adjectif "nazaréen" entendu comme "homme du village de Nazareth" résulte d'une erreur de traduction de compilateurs tardifs. "De Nazareth" ou " nazaréthain " se traduit en grec par Nazarethenos, Nazarethanos, ou Nazarethaios et non par Nazarenos, Nazôraios ni même Nazarénos comme on le trouve dans les Évangiles (= " nazaréen "). Le " nazaréen " se rapproche plus certainement du nâzir hébreu qui désigne " le saint " ou " le consacré ".
Circonstance aggravante pour Nazareth, aucun auteur du Ier siècle, juifs y compris, ne mentionne le nom de la bourgade. Inquiétant, tout de même.
(suite) Maintenant, étant donné que la ville où Jésus avait été élevé, selon la tradition, ne pouvait pas être Nazareth, située dans une plaine à 25 kilomètres du lac, essayons de découvrir quelle était en réalité cette ville située au bord du lac de Tibériade, placée sur une montagne, et entourée de précipices.
RépondreSupprimerL’historien juif Flavius Josèphe nous fournit une réponse assez explicite, extraite de son ouvrage « Antiquité Judaïques ». Il nous décrit la ville de Ezéchias, père de Juda le Golanite et grand-père de Jean le Galiléen, appelé le Nazaré. Nous lisons :
« Ezéchias était un Rabbi qui appartenait à une famille haut-placée de la ville de Gamala qui était située sur les bords golanites du lac de Tibériade. Cette ville ne s'était pas soumise aux Romains ayant confiance en ses défenses naturelles. En effet, d'une haute montagne s'allonge un éperon escarpé au milieu duquel s'élève en une bosse qui depuis le sommet décline avec une pente égale devant comme derrière, au point de ressembler au profil d'un chameau (Gamla): de celui-ci la ville prend le nom, même si les paysans ne respectent pas l'exacte prononciation du nom en l'appelant Gamala. Sur les flancs et devant elle se termine par des précipices impraticables, alors qu'elle est très peu accessible par derrière. Mais là aussi les habitants, en creusant une fosse transversale, avaient barré le passage. Les maisons construites sur les penchants étaient disposées très serrées les unes aux autres: il semblait que la ville était pendue et toujours sur le point de tomber du haut sur elle-même. Se montrant vers midi, son sommet méridional s'éleve jusqu'à une hauteur démesurée, formait la forteresse de la ville, au-dessous de laquelle un escarpement dépourvu de murs tombait dans un très profond précipice. »
À la vue de ce passage, il est étonnant de constater que la description de l’emplacement de Nazareth d’après les Evangiles présente des similitudes frappantes avec cette ville de Gamala, contrairement à la ville de Nazareth que nous connaissons aujourd’hui. Que devons-nous conclure ?
Merci d’avance pour votre réponse.
Internaute A.
J'ai bien lu cette suite de commentaires intéressants. Je tiens à appuyer le fait que suite à l'envoi de l'image de la carte de l'emplacement actuel de Nazareth par Internaute A ( http://img840.imageshack.us/i/emplacementnazareth.jpg ), Rodney nous a envoyé l'image d'une autre carte datant du 1er siècle de l'ère catholique ( http://www.bible-history.com/geography/ancient-israel/nazareth.html ) qui est censé nous prouver qu'il aurait 2 emplacements différents de Nazareth, avec INCERTITUDE je précise, car vous avez bien mentionné :
RépondreSupprimer"on peut conclure que les emplacements ne sont pas les mêmes à moins que je ne me trompe)."
Ce que je vais dire n'est pas un avis personnel mais quelque chose de logique : lorsqu'on n'est pas sûr des preuves que l'on fournit, on ne les publie PAS. On les relit et on les analyse.
Maintenant, je dirai ceci : après avoir regardé et comparé les 2 cartes envoyées par Internaute A et Rodney et à moins que je ne souffre d'un strabisme violent, il est clair que les emplacements sont les mêmes. Pour ce faire il suffit de regarder la position de Nazareth sur les 2 cartes par rapport à la mer de Galilée. Cependant, si vous voulez contredire ceci, vous pouvez toujours prendre une latte et mesurer à l'écran. Et pour la petite histoire, Pompéi n'a pas déménagé à plusieurs dizaines de kilomètres de son 1er emplacement, elle a subi une violente éruption, s'est fait ensevelir par celle-ci et puis voilà. Elle est d'ailleurs bien conservée et est appelée "ville morte". Quand à votre quartier, Rodney, a t'il été déplacé de plusieurs kilomètres suite à l'érosion ? CQFD.
@ Internaute A : Relisez-moi bien, et vous comprendrez que l'affirmation selon laquelle « les plus anciens textes attestent deux emplacement connus pour ce seul et même village » n'est pas de moi, mais vient de l'article de wikipédia, j'ai même reproduis l'original en anglais. Donc, je vous conseillerais de lire la note de bas de page accompagnant ladite déclaration pour plus de détails.
RépondreSupprimerVous demandez un témoignage historique qui prouve que Nazareth a été délocalisé. Avez-vous de votre côté fournit un témoignage historique qui affirme que la ville dont les évangiles parlent était en fait Gamala, et non Nazareth ?
Je ne vois pas pourquoi vous voulez écartez Nazareth Illit (Haute Nazareth) de nos échanges, puisque ceux-ci concernent justement la localisation de Nazareth, sur une colline ou dans une vallée ? Il est clair que Nazareth Illit, construite sur une colline, est nommé ainsi (haute Nazareth) par rapport à la Nazareth qui se trouve dans la vallée.
Là où vous vous empressez à voir une erreur de traduction, vous pourriez aussi penser à un jeu des mots. Il en existe beaucoup dans la Bible.
Vous dites, "Circonstance aggravante pour Nazareth, aucun auteur du Ier siècle, juifs y compris, ne mentionne le nom de la bourgade. Inquiétant, tout de même." Vous passez outre le fait que ceux qui ont écrit le Nouveau Testament, sont des auteurs du premier siècle et qu'ils étaient juifs. Et puis, même si on prennait comme telle votre déclaration, pouvez-vous nous prouver que toutes les villes et tous les villages d'Israël ont été cité par au moins un auteur du premier siècle ?
Juste pour votre information, de l'article anglais de wikipédia, on apprend qu'une inscription en hébreu datant du troisième siècle, trouvé dans une synagogue, parle de la ville de Nazareth au temps de la révolte de Bar Kokhba (135 - 35 ap.J.C.).
A bien vous lire, j'ai comme l'impression que votre problème se rapporte plus au nom de Nazareth que les évangiles attribuent à la ville de Jésus, et non à son emplacement. je dis cela, parce qu'il me semble que :
1) Vous croyez que les évangiles disent vrai quant à l'emplacement de la ville de Jésus sur une montagne (ou colline)
2) Vous croyez que l'actuel emplacement de Nazareth n'est pas le bon. Donc, par rapport à votre position n°1, vous pensez que les évangiles ont raison mais pas ceux qui ont désigné l'actuel Nazareth comme la ville de Jésus.
3) Toutefois, contrairement aux évangiles, vous pensez que la ville dont on y parle devait se nommer Gamala et non Nazareth, et cela en vous basant sur une description de Flavius Josèphe.
Puis-je savoir pourquoi parmi les autres probables candidats du véritables site de nazareth, vous préférez Gamala ? Parce que d'après mes renseignements, il y a aussi le Mont Nitaï qui est désigné comme candidat.
D'ailleurs, dans cet article sur le mont nitaï, on lit :
RépondreSupprimer"Ainsi, il est possible que Nazareth, comme beaucoup de villes juives du premier siècle de notre ère, a été abandonné et perdu après les guerres romaines. Masada et Gamla, par exemple, ont été perdus après leur destruction par les guerres romaines et n'ont pas été redécouverte qu'au 19ème et 20ème siècles. Il est également possible que, après que le christianisme soit devenu populaire et légal dans l'empire romain, les pèlerins chrétiens en Israël, dans leur zèle pour identifier les lieux décrits dans la Bible, désignèrent le mauvais site comme Nazareth."
Vous rejetez en bloc la thèse d'une probable délocalisation, mais en proposant Gamala comme véritable site de Nazareth, vous acceptez à demi mot cette thèse, puisque cela voudrait dire que Nazareth aurait été au cours des siècles délocalisé, du moins dans la nommination, de son ancien emplacement pour l'actuel.
D'ailleurs, il semble que la conclusion qui convient à votre argumentation est que la Nazareth qu'on considère comme la ville de Jésus (peu importe le nom que vous pensez qu'il portait réellement) aurait été délocalisé, de son ancien et véritable emplacment pour l'actuel, ce qui fait qu'il y a divergence entre la description des évangiles et la réalité sur terrain.
@ Belle Bulle Z : Il me semble que vous faites une lecture partisanes des commentaires ci-haut publié, ce qui vous empêche de bien analysez mes propos.
Si vous aviez pris le temps de relire et analyser ce que j'ai affirmé, vous aurriez compris que quand je parlais de pompei et de mon quartier, ce n'était pas pour souligner un probable déplacement géographique, mais plutôt pour souligner un probable changement dans la configuration géographique du même lieu.
Ainsi, pour ce qui est de mon quartier, bien qu'il soit rester au même endroit, plusieurs de ses surfaces ne sont plus ce qu'elles étaient il ya dix ans. Alors qu'à l'époque des véhicules pouvaient débarquer jusque chez moi à la maison, aujourd'hui, et cela grâce aux diverses érosions de la décennie, on trouve des grandes fossées dans les surfaces jadis planes.
Je crois que la logique vous aurait aussi appris qu'un espace des commentaires est un espace où l'on peut apprendre des autres, et que dans les divers échanges, les participants peuvent apporter tous ce qu'ils ont comme preuve et recevoir correction au cas où ils auraient mal compris ce qu'ils avancent (sans que cela ne soit une preuve qu'ils souffrent d'un quelconque défaut de vision). La logique des forums comme des espaces des commentaires est donc de toujours apporter ce que l'on a comme preuve pour les confronter à ceux des autres. Vu que ces espaces doivent être considérés comme des espaces de partage et d'apprentissage, il faut toujours s'attendre à apprendre quelque chose de nouveaux des autres, et surtout ne pas avoir honte d'être corrigé (sinon, le mieux serait de commencer par s'abstenir de participer).
Et puis, si vous aviez tenu compte de mon avertissement répété que je ne m'étais jusque là pas penché dans une étude approfondie de la dispute sur la question de l'emplacement de nazareth, et que mes réponses étaient les donc les reflets de bribes de connaissances sur ce que j'ai rapidement lis sur le sujet, vous ne m'auriez pas tenu rigueur d'avancer de conclusion incertaine (à moins d'être de mauvaise foi), surtout que même l'Internaute A, que vous semblez soutenir, avance aussi, comme moi, des conclusions incertaines.
je vous prie donc, d'être plus logique et plus impartial dans vos interventions (s'il y en aura prochainement).
Il semble que le nom de « Nazaréen » vient vraisemblablement de « néser » : germe, rejeton, pousse, croissance. Et il est intéressant de lire :
RépondreSupprimer« Tu lui diras : Ainsi parle l'Éternel des armées : Voici, un homme, dont le nom est germe, germera dans son lieu, et bâtira le temple de l'Éternel. » (Zacharie 6.12)
Il précise bien qu'il « germera dans son lieu », cela démontre qu'il y a un rapport entre ce nom de « germe » et le lieu d'où il « germera », d'où il sortira. Ce qui va tout à fait dans le sens de l'action de Joseph qui l'emmène à Nazareth pour qu'il soit « appelé le Nazaréen ». Toutefois, comme vous l'avez dit, Matthieu ne cite pas de prophétie nette contrairement aux autres cas. Il se contente de dire « afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes », cela signifie qu'il s'agit pas seulement d'une prophétie en particulière mais de plusieurs prophéties. Ce qui confirme ce que je disais, qu'il s'agit de cette appellation de « néser » (germe, rejeton), que nombreux autres prophète on annoncer (Esaïe 4.2, 11.1 ; Jérémie 23.5, 33.15 ; Ézéchiel 13.6 ; Daniel 11.7...)
Paix à vous
Kenza
Tout d'abord, super blog, très intelligent et documenté. Merci beaucoup!
RépondreSupprimerIl est amusant de constater que le Rabbin Michael Skobac qui poste des vidéos sur youtube, reprend à son compte exactement les mêmes arguments fallacieux que le Rabbin Kravitz. Il est animé par la même malhonnêteté intellectuelle qui consiste à tronquer les citations où en changer l'ordre pour donner un sens contraire ou absurde. Il est malheureusement déplorable que les commentaires contraires à leur dires soient supprimés sur youtube, et qu'il soit donc physiquement impossible de réfuter ces rabbins. Ces procédés sont d'ailleurs plutôt amusant de la part de gens qui reprochent dans le même temps aux chrétiens leur prosélytisme. Merci donc de prendre le temps d'y répondre point par point comme vous le faites et de rétablir la vérité.
D'ailleurs, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, David Paul Drach, un brillant rabbin converti au catholicisme évoque déjà ces méthodes dans les "Lettres d'un rabbin converti aux Israélites, ses frères" écrites en 1825! C'est accessible sur internet, la langue est un peu datée et c'est un peu long à lire, mais c'est un ouvrage remarquable.
Paix à vous