La compréhension spirituelle : Quand, comment et pourquoi ?


Il semble exister un certain échappatoire évoqué par certains pour refuser de voir des vérités pourtant clairement énoncées dans les Ecritures, le fait de brandir l’argument selon lequel “la compréhension spirituelle” n’a pas été pris en compte. Bien qu’au premier abord cette assertion semble raisonné, force est de constater que cela est devenue une raison pour protéger nos raisons de garder un point de vue, une doctrine, l’enseignement d’un personne que l’on a en estime, etc.

Mais au fait, qu’est-ce que la compréhension spirituelle ? Quand, pourquoi et comment devons nous y recourir ?

“63 C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” (Jean 6 : 63)

L’un des premiers principe qui doit guider la compréhension de la Bible est le fait de savoir que c’est Dieu qui a inspiré les paroles qui y sont écrites. Ces paroles sont une révélation de sa personne et de sa volonté. Le deuxième principe se rapporte à l’objectivité et veut qu’on ne doit pas faire une interprétation subjective de la Parole de Dieu (cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas interpréter la parole de Dieu. Lire l’article “Faut-il interpréter la parole de Dieu ?”). On ne doit pas sacrifier l’interprétation objective d’un texte des Ecritures pour soutenir son argument.

“20 sachant tout d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière,  21 car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint -Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.” (2 Pierre 1 : 20 – 21)

Pour ce principe, je prendrai l’exemple d’un Pasteur américain qui avait affirmé qu’il avait reçu la révélation selon laquelle, c’est lui et sa femme  (une servante de Dieu déjà morte) qui seront les deux témoins dont la Bible parle en Apocalypse 11.  Cette interprétation est purement subjective et ne peut pas être objectivement soutenue par les autres passages des Ecritures.

Il existe d’autres règles à prendre aussi en compte comme la règle de la signification commune et celle de l’usage commun. Selon la règle de la signification commune, quand un mot est utilisé dans la Bible, il doit être pris, autant que possible,  dans sa signification communément acceptée.

Quand la Bible affirme par exemple que Jésus pleura, il faut comprendre cette phrase comme on la comprendrait normalement pour tout être humain, il pleura, il laissa couler des larmes (par tristesse dans le cas de Jésus, voir Jean 11 : 42).

Par contre, la règle de l’usage commun veut qu’on comprenne un mot dans les écritures selon l’usage commun qu’en fait les autres passages des Ecritures.  Prenons pour ce cas l’exemple du “levain” est utilisé comme symbole du péché (hypocrisie, malice, méchanceté, mauvais enseignement; Matthieu 16:6-12; Marc. 8:15; Luc. 12:1 et 1 Corinthiens 5:6-8).  Même si le levain veut dire autre chose dans la vie courante, dans certains passages des Ecritures, il n’a pas du tout la signification communément acceptée.

La compréhension littérale est la clé de la compréhension des Ecritures car la majorité des passages des Ecritures doivent être compris de manière littérale, dans le sens commun des mots utilisés. Si l’on met de côté la compréhension littéral, on perd l’opportunité de comprendre la plus grande partie de la Bible.

Il faut toutefois souligner que la compréhension littérale souffre de quelques exceptions:

- Quand un objet inanimé est utilisé pour décrire un être vivant, la phrase est au sens figuré.

“7 La vigne de l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël, Et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait.” (Esaïe 5 : 7)

- Quand la vie et l’action sont attribué à un objet inanimé, la phrase est au sens figuré.

“Les montagnes et les collines éclateront d'allégresse devant vous, Et tous les arbres de la campagne battront des mains.” (Esaïe 55 : 12)

- Quand une expression n’a pas de rapport avec la chose décrite, la phrase est au sens figuré.

“51 Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. 52 Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: Comment peut -il nous donner sa chair à manger ?” (Jean 6 : 51 – 52)

A. Définition de la compréhension spirituelle

Ce que l’on appelle la compréhension spirituelle n’est rien d’autre que compréhension de la sagesse mystérieuse de Dieu, cachée dans le sens symbolique et littéral des écritures.

“7 nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire, 8 sagesse qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue, car, s 'ils l'eussent connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de gloire. 9 Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l 'aiment. 10 Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.” (1 Corinthiens 2 : 7 – 10)

B. Quand et pourquoi utiliser la compréhension spirituelle ?

Le recours à la compréhension spirituelle se fait notamment quand un passage des Ecritures n’a aucun sens du point de vue humain. Cela sera majoritairement le cas pour les passages qui sont truffés des symboles ou ceux dont la compréhension littéral n’est pas sensé et conduit donc une recherche du sens figuré. Ainsi en est-il de l’affirmation de Jésus qu’il faut manger sa chair et boire son sang.

La compréhension spirituelle peut aussi être utilisé pour un passage dont le sens littéral est parfaitement compréhensible.

“15 Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: J'ai appelé mon fils hors d'Égypte.” (Matthieu 2 : 15)

Ici Matthieu nous révèle la sagesse cachée de Dieu dans une parole prononcée par le prophète Osée en parlant d’Israël.

“1 Quand Israël était jeune, je l'aimais, Et j'appelai mon fils hors d'Égypte.” (Osée 11 : 1)

Attention : Il faut savoir que la compréhension spirituelle ne remet pas en cause (n'élimine pas) le sens d’un passage parfaitement compréhensible de façon littérale.

On ne peut donc pas dire que puisque Matthieu nous a révélé que la prophétie d’Osée concernait aussi le Christ, alors Osée ne parlait pas d’Israël. Ce serait faux. Osée parlait effectivement d’Israël même si par sa sagesse, Dieu avait mystérieusement fait mention du Christ dans le même passage.

C. Comment utiliser la compréhension spirituelle ?

“10 Les disciples s'approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? 11 Jésus leur répondit: Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné. 12 Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. 13 C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils n 'entendent ni ne comprennent.” (Matthieu 13 : 10 – 13)

L’Esprit de Dieu guide ceux qui cherchent à comprendre les mystères de Dieu caché dans sa parole.

" C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que j'ai du mystère de Christ. Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ." (Ephésiens 3 : 3 – 12)

Toutefois, il faut noter deux choses importantes en ce qui concerne la compréhension spirituelle d’un passage des Ecritures :

a) Les mystères de Dieu dans un passage au sens figuré, avec des symboles, peut être discerné par le recours aux autres passages où ces symboles sont utilisés et surtout ceux où ils sont définis (s’il en existe bien sûr).

“33 Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.” (Matthieu 13 : 33)

Bien que certains voudraient voir dans le levain de la parabole ci-haut un symbole de l’Eglise, le fait est que dans les Ecritures, le “levain” est utilisé comme symbole du péché (hypocrisie, malice, méchanceté, mauvais enseignement; Matthieu 16:6-12; Marc. 8:15; Luc. 12:1 et 1 Corinthiens 5:6-8). Ainsi, la parabole de Matthieu 13 : 33 nous informe que le péché s’en ira grandissant dans le royaume des cieux. Ce levain est l’équivalent de l’Ivraie qui pousse dans le royaume du Fils de l’homme, dans la parabole de Mathieu 13 : 24 – 31, 36 – 43 (Il semble que c’est l’accomplissement de ces paraboles aura lieu après l’instauration du règne millénaire de Jésus, tel que conté dans Apocalypse 20 : 7 – 15).

Deuxième exemple avec une autre parabole de Jésus :

“31 Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. 32 C 'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.” (Matthieu 13 : 34)

Dans la parabole du Semeur Jésus avait expliqué le symbolisme des oiseaux comme faisant référence au Diable (Matthieu 13 : 3 – 4, 18 – 19). On comprend donc que le sens caché de la présence des oiseaux dans sur les étapes de l’arbre qu’est devenu le grain de Sénevé annonce une invasion du Royaume de cieux par le Diable.

“7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. 8 Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer. 9 Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora.” (Apocalypse 20 : 7 – 9)

b) Lorsqu’on recourt à la compréhension spirituelle pour un passage dont le sens littéral ne soulève aucune ambiguïté, il est toujours possible de relever des similitudes entre les sujets de ce qui est affirmé dans la compréhension littéral et ce qui est affirmé dans la compréhension spirituelle.

Ainsi, on peut relever des similitudes entre Israël et Jésus-Christ, ceux pour qui s’est accomplit la parole du prophète : “J’ai appelé mon Fils hors d’Egypte”.

- Les deux sont appelés Fils premier-né de Dieu (pour Israël, voir Exode 4 : 22 – 23)
- Les deux ont une très grande influence dans le monde.
- Les deux descendirent en Egypte pour sauver leur vie.
- Les deux furent appelés hors d’Egypte.
- Les deux sont ressuscités pour ne plus mourir (pour Israël, voir Ezéchiel 37 : 1 – 14 et le rétablissement de l’Etat d’Israël en 1948 après 2000 ans d’inexistence).

Le fait que certains passages du prophète Malachie, faisant référence à Elie peuvent aussi être appliqué à Jean Baptiste, montre de même qu’une similitude peut être faite entre les deux personnages.

- Les deux s’habillait en peau de bête avec  une ceinture de cuir (2 Rois 1 : 8, Matthieu 3 : 4)
- Les deux furent destinés à ramener les cœurs des fils d’Israël vers leurs pères (Malachie 3 : 23, Luc 1 : 17)
- Les deux furent détesté à mort par une reine (1 Rois 19 : 2, Matthieu 14 : 3 – 11)

Si vous avez entendu parler d’un autre Elie qui ne correspond pas aux critères remplis par les deux précédents, alors cet Elie là n’est pas un Elie qu’annonce la Bible.

Conclusion

Comme nous venons de le voir, le fait d’évoquer “La compréhension spirituelle” d’un passage ne laisse pas libre court à la subjectivité et à l’expression sans borne de l’imagination. Toute compréhension spirituelle d’un passage doit s’accorder avec le reste des Ecritures et se fonder sur la Bible. Sans cela, on a plutôt affaire à interprétation particulière des prophéties bibliques.
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