Faut-il interpréter la Bible ?

Est-ce mauvais d’interpréter la Bible ? Qu’est-ce que la Bible affirme-t-elle au sujet de son interprétation ? L’interdit-elle strictement ? Si non, Y a-t-il une bonne et mauvaise façon de le faire ?

Dans un commentaire enflammé à quelqu'un m'avait affirmé qu'il était un vrai chrétien et que pour lui, interpréter la bible était un péché et que même Jésus n'avai jamais interpréter la Bible durant son passage sur la terre.

Contrairement à ce qui a été affirmé, la Bible soutient le fait de l’interpréter et Jésus l’a lui-même fait à plusieurs occasions.

Tout d’abord, il faut savoir que le mot " Interpréter " veut dire " expliquer ou donner le sens de, présenter en des termes compréhensibles ". Interpréter la Bible veut dire comprendre la Bible, la présenter sous des termes compréhensibles.

Bien qu’il y en ait beaucoup qui diront que la Bible ne doit pas être interpréter, je n’en connais pas qui oserait dire que la Bible ne doit pas être comprise. Il est dès lors important d’interpréter la Bible.

Il existe toute une science qui se consacre à l’interprétation de la Bible, c’est l’herméneutique. herméneutique vient des mots grecs " hermes " (message) et " pneuma " (esprit), signifiant littéralement " recevoir le message de l’esprit ". L’herméneutique est donc l’étude des principes méthodologiques de l’interprétation.

Le nouveau testament soutient l’utilisation des règles de l’herméneutique. Paul écrit :

" Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. " (2 Timothée 2 : 15)

" Efforce-toi d’être digne d’approbation aux yeux de Dieu, comme un ouvrier qui n’a pas à avoir honte de son travail, qui annonce correctement le message de la vérité. " (2 Timothée 2 : 15, Français Courant)

Etant donné qu’il y a une bonne façon d’annoncer le message de la vérité (la Parole de Dieu), il existe une mauvaise façon de le faire. Il faut donc maîtriser des règles pour être dans la bonne voie.

" Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté." (2 Pierre 3 : 15 – 17)

Nous ayant averti sur le fait qu’il existe une façon correcte d’annoncer la Parole de Dieu et que faire l’opposé c’est en tordre le sens, la Bible nous donne une règle essentielle pour être dans la bonne, c’est être objectif.

" sachant tout d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu." (2 Pierre 1 : 20 – 21)

Ce qui " objectif " ne dépend pas de l’opinion d’une personne tandis que ce qui est " subjectif " dépend du point de vue d’une personne. Nous savons par exemple que les faits sont objectifs et que les opinions sont subjectives.

Ainsi, lorsque l’on étudie la Bible, la question ne pas de savoir ce qu’un passage veut dire pour vous, mais ce que le verset et le passage que vous lisez veut dire en rapport avec le reste des Ecritures et chercher en à faire l’application dans votre vie, si possible. Cette manière de ressortir les idées du texte est appelé " exégèse ".

Autre chose, en interprétant un texte, la Bible notamment, on se retrouve souvent entrain de formuler un argument. En herméneutique, un " argument " est une collection des propositions dont l’une (la conclusion) et la conséquence des autres (les prémisses).

Voyons maintenant les preuves du contraire à l'affirmation selon laquelle Jésus n’a jamais interprété la Bible

" Jésus, revêtu de la puissance de l'Esprit, retourna en Galilée, et sa renommée se répandit dans tout le pays d'alentour. Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous. " (Luc 4 : 14 – 15)

" Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l'heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils se mirent à observer Jésus; et ils envoyèrent des gens qui feignaient d'être justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole, afin de le livrer au magistrat et à l'autorité du gouverneur. Ces gens lui posèrent cette question: Maître, nous savons que tu parles et enseignes droitement, et que tu ne regardes pas à l'apparence, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. " (Luc 20 : 19 – 21)

Ayant été interrogé par les sadducéens sur la résurrection des morts, Jésus va interpréter les écritures.

" Jésus leur répondit: Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris; mais ceux qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges, et qu'ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Que les morts ressuscitent, c'est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob. Or, Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. Quelques-uns des scribes, prenant la parole, dirent: Maître, tu as bien parlé. Et ils n'osaient plus lui faire aucune question." (Luc 21 : 19 – 40)

L’Apôtre Paul s’est aussi souvent livré à l’interprétation de la Bible :

" Quoi donc! sommes-nous plus excellents? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l'empire du péché, selon qu'il est écrit: Il n'y a point de juste, Pas même un seul; " (Romains 3 : 9 – 10)

" Car que dit l'Écriture? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui fait une oeuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due; et à celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice. De même David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les oeuvres: Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, Et dont les péchés sont couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché! Ce bonheur n'est-il que pour les circoncis, ou est-il également pour les incirconcis? Car nous disons que la foi fut imputée à justice à Abraham. Comment donc lui fut-elle imputée? Était-ce après, ou avant sa circoncision? Il n'était pas encore circoncis, il était incirconcis. " (Romains 4 : 3 – 10)

Conclusion

Quoi que peuvent dire certains, il faut interpréter la Bible et rester objectif en le faisant. La Bible soutient son interprétation, sa compréhension. Jésus l’a fait, Paul et les autres disciples l’ont également fait et il ne serait pas raisonnable de se priver de comprendre la parole de notre Seigneur.

Maintenant que nous savons qu’il faut interpréter la Bible, nous verrons combien de degrés peut comprendre l’interprétation des Ecritures Saintes.

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