Comme promis, pour continuer notre série sur
la sécurité éternelle, nous allons analyser les arguments avancés dans le document “Le Salut dans les Écritures (la sécurité du chrétien)” écrit pour défendre la doctrine de la sécurité éternelle.
Dans ce premier article, nous allons commencer par examiner les affirmations faites sur l’alliance de Dieu et qui, selon les dires de l’auteur du document, garantirais la sécurité éternelle aux croyants. Lisons un peu ce qu’il écrit :
Il y a dans la Bible huit alliances que Dieu a contractées avec les hommes. Six sont conditionnelles et deux inconditionnelles. Parmi ces deux, la nouvelle et dernière nous concerne à nous enfants de Dieu : c’est l’alliance réalisée à la croix par notre Seigneur Jésus-Christ (Hé13 :20-21).
1 - L’ALLIANCE DE DIEU :
La doctrine positive de la sécurité du chrétien repose sur non moins de douze faits immuables de la grâce divine et de leur accomplissement. Un seul de ces faits suffit pour assurer parfaitement le repos et la paix du Seigneur.
Les promesses directes de sécurité forment une alliance inconditionnelle par laquelle Dieu déclare simplement ce qu’il va faire, exprimant ainsi sa volonté immuable. (Jean 5 :24 ; 6 :37 ; 10 :28-29)
Dans Romains 8 :29-30, nous avons la révélation de ce dessein éternel, dont la réalisation est assurée par la grâce souveraine, en dehors de toute œuvre ou mérite humain.
On retrouve dans les affirmations faites ci-haut plusieurs fausses conceptions des défenseurs de la sécurité éternelle. Les passages de la bible qui accompagnent de telles déclarations véhiculent une idée contraire à ce qu’ils enseignent réellement quand ils sont remis dans leurs contextes. Voyons donc de quoi il retourne vraiment.
“20 Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, 21 vous rende capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!” (Hébreux 13 : 20 – 21)
L’auteur du document sous examen affirme qu’il y aurait deux alliances inconditionnelles, la nouvelle alliance notamment. Je n’ai pas des problèmes sur le fait que la nouvelle alliance est inconditionnelle. Mais le document ne précise pas pour qui cette alliance est inconditionnelle et c’est ce qui introduit l’erreur.
Comme l’ancienne alliance, la nouvelle alliance est faite avec un groupe et c’est pour ce groupe dans son ensemble que l’alliance est inconditionnelle. Nous avons eu à souligner dans plusieurs articles de ce blog que c’est à Israël qu’appartiennent les alliances (Romains 9 : 4). La nouvelle alliance avait été promise à ce peuple en remplacement de l’ancienne dans laquelle ils n’avaient pas persévéré (Jérémie 31 : 31 – 34; Hébreux 8 : 6 – 13). C’est donc ce peuple, entant que groupe, qui ne sera jamais rejeté de la nouvelle alliance même si quelques individus la violent, aussi nombreux soient-ils.
“1 Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. 2 Dieu n'a point rejeté son peuple, qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que l'Écriture rapporte d'Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël: 3 Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie? 4 Mais quelle réponse Dieu lui fait-il? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont point fléchi le genou devant Baal. 5 De même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon l'élection de la grâce.” (Romains 11 : 1 – 4)
Mais, pour ce qui est des individus dans l’alliance, il existe un principe clair établi par Dieu, principe selon lequel il ne garde l’alliance que pour ceux qui 1) l’aiment et 2) observent ses commandements.
“8 Mais, parce que l'Éternel vous aime, parce qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères, l'Éternel vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Égypte. 9 Sache donc que c'est l'Éternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa miséricorde jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui observent ses commandements.” (Deutéronome 7 : 8 – 9; 5 : 10)
Voilà comment Dieu se définit par rapport à l’alliance. Mais, ça les défenseurs de la sécurité éternelle semblent l’ignorer. Ainsi l’auteur du texte que nous examinons se livre dans une citation des promesses qui selon lui, étant sans condition explicitement exprimée, confirmerait le fait que la volonté de Dieu est immuable pour les individus dans l’alliance. Mais depuis quand l’absence explicite de condition et une preuve de l’absence totale de condition ?
Avant de passer sous examen les promesses énumérées dans le document que nous analysons, prenons un exemple pour prouver que l’absence explicite de condition dans une promesse n’est pas une preuve de l’absence totale de condition.
“5 Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point.” (Hébreux 13 : 5)
On remarque l’absence d’une condition explicite qui accompagne la promesse divine de ne jamais nous délaisser et de ne jamais nous abandonner. Cette promesse est à l’origine faites dans le livre de Deutéronome.
“6 Fortifiez-vous et ayez du courage! Ne craignez point et ne soyez point effrayés devant eux; car l'Éternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t'abandonnera point.” (Deutéronome 31 : 6 – 9)
Dieu avait promis à Israël de ne jamais l’abandonner ou délaisser face à ses adversaires. Dans cette déclaration, cette promesse de sécurité, nous ne voyons aucune condition posée. Mais, juste quelques passages plus loin, nous lisons ceci :
“16 L'Éternel dit à Moïse: Voici, tu vas être couché avec tes pères. Et ce peuple se lèvera, et se prostituera après les dieux étrangers du pays au milieu duquel il entre. Il m'abandonnera, et il violera mon alliance, que j'ai traitée avec lui. 17 En ce jour-là, ma colère s'enflammera contre lui. Je les abandonnerai, et je leur cacherai ma face. Il sera dévoré, il sera la proie d'une multitude de maux et d'afflictions, et alors il dira: N'est-ce point parce que mon Dieu n'est pas au milieu de moi que ces maux m'ont atteint? 18 Et moi, je cacherai ma face en ce jour-là, à cause de tout le mal qu'il aura fait, en se tournant vers d'autres dieux.” (Deutéronome 31 : 16 – 18)
Comment expliquer que Dieu qui n’avait posé aucune condition dans sa promesse de sécurité, celle de ne pas abandonner ou délaisser Israël, déclare quelque lignes plus tard qu’il abandonnera ce peuple et le laissera en proie aux tourments parce qu’il aura violé son alliance ?
On comprend dès lors que conclure qu’Israël pouvait totalement bénéficier de la promesse faites en Deutéronome 31 : 6 – 9 quelque soient l’état dans lequel il se trouverait à cause de l’absence de condition explicite dans la promesse, c’est faire dire au passage ce qu’il n’a pas dit et lui faire porter un poids qu’il ne doit pas porter. Ce serait surtout ignorer la condition tacite posé aux versets 16 – 18 qui est de ne pas violer l’alliance.
Tout ceci pour dire que les défenseurs de la sécurité éternelle ont tendance à oublier ce fait et s’accrochent à des passages où il n’est exprimé aucune condition pour soutenir leur thèse selon laquelle le croyant bénéficie de manière inconditionnelle des promesses de sécurité qui ont été faites par Dieu.
Conclusion
Dans cet article nous avons pu analyser la portée de l’alliance de Dieu sur la sécurité du croyant, signalé par le rédacteur du document sous analyse comme l’un des douze faits immuables de la grâce divine sur lesquelles repose la doctrine positive de la sécurité du Chrétien.
Nous avons pu examiner les passages qui sont présentés pour faire passer pour inconditionnelles et immuables les promesses de sécurité faites par Dieu et avons pu déterminer qu’ils n’enseignent pas ce que les défenseurs de la sécurité éternelle croient y lire.
Cher frère,
RépondreSupprimerJe pense que les enjeux de la question de la "sécurité éternelle du salut" que vous traitée n'ont pas été suffisamment posés en préalable.
Dans le contexte qui est le votre fait-on de la sécurité du salut un prétexte pour se livrer au péché ? Est ce que les croyants se rassurent en menant une vie de compromis ?
D'un autre côté, j'ai entendu des pasteurs garder leurs brebis dans la crainte de perdre leur salut au moindre péché. Ils engagent les croyants dans une fausse sanctification.
Il y a deux orientations au débat. La première est en amont, il s'agit de décortiquer les bases doctrinales de la sécurité du salut.
La seconde orientation en aval doit être de comprendre quelles sont les implications pastorales d'un enseignement qui "rassure" les croyants sur leur salut et à l'opposé les implications d'un enseignement qui "effraye" les croyants de perdre leur salut.
La vérité est sans doute entre les 2. Je suis certain que vous allez nous proposer un enseignement plein de finesse. Faites bien attention de ne pas vous laisser enfermer dans un débat qui viendrait cristalliser des positions extrêmes et réactives.
J'apprécie au plus au point votre position qui est de tout baser sur l'ancien testament. J'enseigne pour ma part qu'il n'y a rien dans le nouveau testament qui ne puisse être étayé dans l'ancien, sans quoi le nouveau serait faux.
L’épitre aux hébreux nous présente la Parole de Dieu comme une épée à deux tranchants, Hébreux 4.12 « Car la parole de Dieu est vivante, et efficace, et plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants, et pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles, et juge des pensées et des réflexions du coeur. ». Par manque d’équilibre beaucoup des docteurs et prédicateurs sont devenus des extrémistes sans le vouloir. La bible enseigne la sécurité éternelle dans la nouvelle alliance en Christ oui ou non, la réponse est oui en ce qui concerne LA POSITION DU CROYAN en Christ, mais la même Bible dit aussi que le croyant doit marcher sur la terre tout en garda sa position en christ donc le croyant a sa part de responsabilité de DEMEURE EN CHRIST.
RépondreSupprimerL’apôtre Paul a écrit toute une lettre pour cela, l’épitre aux Ephésiens, prenez Ephésiens 1 à 3, Paul parle de la POSITION EN CHRIST DU CROYANT, résultat de l’ŒUVRE DE DIEU EN CHRIST, exemple Ephésiens 1 :1-14 « 1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles en Jésus-Christ, qui sont à Ephèse : 2 La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ.
3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes EN Christ ; 4 selon qu'il nous a élus EN lui, avant la fondation du monde, afin que nous fussions saints et irrépréhensibles devant lui ; dans l'amour 5 nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté ; 6 à la louange de la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables EN son Bien-aimé ; 7 EN qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce 8 qu'il a fait abonder envers nous EN toute sagesse et intelligence, 9 nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté, selon son bon plaisir, qu'il avait auparavant résolu EN lui-même, 10 pour l'exécuter dans l'économie de l'accomplissement des temps, de réunir toutes choses EN Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre ; 11 EN lui, EN qui aussi nous avons eu part à l'héritage, ayant été prédestinés, suivant la résolution de Celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté ; 12 afin que nous soyons à la louange de sa gloire, nous qui avons auparavant espéré EN Christ ; 13 EN qui vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, et ayant cru EN lui, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse, 14 lequel est les arrhes de notre héritage, jusqu'à la rédemption de ceux qu'il s'est acquis, à la louange de sa gloire.»
L’apôtre Paul commence sa lettre avec louange et adoration dans les quelles Paul place les croyants dans l’œuvre de Dieu avec reconnaissance. EN Christ implique des bénédictions qui sont des grâces immenses, qui sont spirituelles, parce qu'elles émanent de Dieu. Des pécheurs en faire des saints et irrépréhensibles devant lui en Christ, en Christ, l’homme est ainsi, voilà notre Position si nous demeurons en lui. Son Esprit est avec nous pour demeure ainsi jusqu’à la fin. Dans Ephésiens 2 et 3, Paul démontre qu’elles sont les richesses de Dieu pour celui qui demeure EN Christ dont une sécurité éternelle.
Il y a la suite
Mais l’apôtre ajoute aussi une autre chose pour faire l’équilibre, car la Parole de Dieu est une épée à deux tranchants, LA MARCHE DU CROYANT , après avoir démontré la sécurité éternelle et céleste EN Christ au ciel pour quiconque demeure EN Christ, Paul dit ceci, Ephésiens 4 : 1-5 « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, A MARCHER d'une manière digne de la vocation à laquelle vous avez été appelés, 2 avec toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres dans la charité, 3 vous appliquant à conserver l'unité de l'Esprit, par le lien de la paix : 4 un seul corps et un seul Esprit (comme aussi vous avez été appelés dans une seule espérance de votre vocation) ; 5 un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, 6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. ». Et hébreux nous dit aussi, Hébreux 10.38 « Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. ».
RépondreSupprimerNous avons tout en Christ ainsi que la sécurité éternelle mais nous avons aussi la responsabilité de marcher avec l’Esprit qui nous a été donner jusqu’au retour du Seigneur. Jean le dit aussi dans 1jean 2 :6 « 6 Celui qui dit demeurer en lui, doit marcher aussi lui-même comme lui a marché. Quiconque demeure en lui ne pèche point : quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu. ». Personne ne peut dire être Chrétien est demeure dans la vie du péché, le chrétien demeure dans le Christ ainsi il a la sécurité éternelle