La vierge sera enceinte : Esaïe 7 : 14 est-il mal traduit et lu hors de son contexte ?


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Ceci est le deuxième article de la série dans laquelle nous examinons la réfutation des preuves textuelles invoquées par les chrétiens telle qu'énoncée dans le livre du Rabbin Bentzion Kravitz, La réponse juive aux missionnaires.

En cette période où les pensées de plusieurs sont focalisées sur la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ et tout ce qui de près ou de loin a trait à cette naissance, j'aimerais passer d'abord à l'examen de la troisième argumentation du Rabbin Bentzion Kravitz contre les preuves textuelles des chrétiens, étant donné que celle-ci se rapporte à la naissance virginale.

Comme pour l'article précédent, les dires du Rabbin seront mis en bleu et notre réponse suivra (en noir).

EXEMPLE No 3 : LE PASSAGE A ETE MAL TRADUIT ET EST LU HORS DE SON CONTEXTE

Pour essayer de prouver le concept de la « naissance virginale » de Jésus, l’Evangile de Matthieu indique : « Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : “Voici, la “vierge” sera enceinte, elle enfantera un fils, et “on” lui donnera le nom d’Emmanuel”, ce qui signifie D.ieu avec nous » (1:22 et 23). Les missionnaires prétendent que la naissance de Jésus a constitué la réalisation d’une prophétie annoncée par Isaïe. En réalité, celui-ci dit: « Voici, la “jeune  femme” est devenue enceinte, elle va mettre au monde un fils, qu’“elle” appellera Emmanuel » (Isaïe 7:14).

La traduction chrétienne contient ici de nombreuses inexactitudes, et notamment celles-ci :

1) Le mot hébreu alma - signifie « jeune femme », et non une vierge, ce que reconnaissent de nombreux spécialistes de la Bible ;*

2) Le verset énonce : ha-‘alma  (« “la” jeune femme »), et non : « “une” jeune femme », voulant dire qu’il s’agissait d’une femme précise que connaissait le prophète de son vivant ;

3) Le verset dit : « “elle” appellera son nom Emmanuel », et non : « “on” appellera ».

Indépendamment de ces inexactitudes, la simple lecture du septième chapitre d’Isaïe, d’où est extrait ce verset, suffit à établir à l’évidence que les Chrétiens l’ont sorti de son contexte.

Ce chapitre parle d’une prophétie transmise à Ahaz, roi de Juda, pour apaiser ses craintes devant les projets des rois de Damas et de Samarie qui se préparaient à envahir Jérusalem, environ six cents ans avant la naissance de Jésus. Isaïe présente ces événements comme imminents, et non, ainsi que le prétend le  christianisme, comme devant avoir lieu six siècles plus tard. Cette imminence est soulignée de façon extrêmement claire dans le verset 16 : « Or, avant même que l’enfant sache repousser le mal et choisir le bien, la région dont les deux rois te causent des angoisses sera devenue une solitude. »

En fait, cette prophétie s’est réalisée au chapitre suivant avec la naissance d’un fils à Isaïe. Ainsi qu’il est écrit : « Car l’enfant ne saura pas encore dire : “Mon père, ma mère” que déjà on emportera devant le roi d’Assyrie les richesses de Damas et les dépouilles de Samarie » (Isaïe 8:4). Ce verset écarte entièrement tout lien avec Jésus, dont la naissance n’aura lieu que six cents ans plus tard.

L'argumentation du Rabbin n'est pas dénuée de sens. Je suis partiellement d'accord avec les affirmations du rabbin dans les trois points qu'il a énuméré, puisqu'il a été incomplet dans son analyse. Nous allons dans les lignes qui suivent voir les points qui font que la prophétie n'était pas destinée à un accomplissement proche et ce qui fait que l'analyse du rabbin bien que sensée est totalement incomplète.

1) La différence sur certains mots utilisés dans Esaïe 7 : 14 et Matthieu 1 : 23 s'explique par le fait que Matthieu n'a pas tiré sa citation des textes hébreux, mais d'une version traduite par des rabbins juifs et approuvée par le Souverain Sacrificateur plus de 200 ans avant sa naissance. 

En effet,  dans son article "The ancient versions on Isaiah 7 : 14", John Meade affirme qu'en citant Esaïe 7 : 14, Matthieu n'a pas suivi le texte hébreu mais a plutôt utilisé la Septante qui a " διὰ τοῦτο δώσει κύριος αὐτὸς ὑμῖν σημεῖον ἰδοὺ ἡ παρθένος ἐν γαστρὶ ἕξει καὶ τέξεται υἱόν καὶ καλέσεις τὸ ὄνομα αὐτοῦ Εμμανουηλ". « Voici, la vierge ("parthenos") portera dans le ventre et enfantera un fils, et tu appelleras Emmanuel » (Esaïe 7, 14)

La Septante est le «  nom donné à la première traduction grecque de l'Ancien Testament hébreu. Le terme est dérivé du latin septuaginta (« soixante-dix », d'où l'abréviation courante LXX) et évoque les soixante-dix ou soixante douze traducteurs qui auraient été désignés par un grand prêtre juif pour produire une version grecque de la Bible hébraïque sur ordre de l'empereur helléniste Ptolémée II. Les traducteurs, réunis sur une île, auraient achevé le travail en soixante-douze jours. De plus, ils auraient travaillé séparément, élaborant ainsi soixante-douze traductions. En réalité la traduction fut recommencée au IIIesiècle av. J.-C. et achevée au IIe siècle apr. J.-C. » ("Septante." Microsoft® Études 2008 [DVD]. Microsoft Corporation, 2007).

Bien que le Rabbin Kravitz soutient que seuls les cinq premiers livres de la Bible furent traduits par les 70 anciens à l’origine de la Septante, Aristea, Philon le Juif et l’historien Flavius Josèphe affirment que la traduction faite en 250 av. J.C. était celle de tout l’Ancien Testament. La « lettre d’Aristea » qui décrit le processus, les méthodes, les détails de la traduction de septante, soutenant que c’est tout l’Ancien Testament qui a été traduit, n’a vu son authenticité être remise en cause qu’en 1540 ap. J.C. par une certain Louis Vive et d’autres après lui dans le but de discréditer la Septante.

Les traducteurs juifs qui avaient traduit en grec la Bible hébraïque plusieurs siècles avant la naissance de Jésus avaient donc rendu en grec le texte selon qu'il était compris par eux, sans agenda caché. Et cette traduction avait été avalisée par le Souverain Sacrificateur de l'époque.

2) Il est vrai que mot Alma fait référence à une jeune femme, mais les utilisations bibliques de ce terme font référence à une jeune femme non mariée dont la caractéristique est d'être vierge.

Nous savons que "Alma" se rapporte à une jeune demoiselle, mais cette demoiselle par nécessité serait une vierge puisque la loi mosaïque interdit aux femmes de s'engager dans le sexe prénuptial (Deutéronome 22:13-21). Ainsi, Robert Dick Wilson affirme qu'alma n'a jamais signifié "jeune femme mariée" et que la présomption du droit coutumier est que chaque alma est vertueuse, à moins qu'on ne puisse prouver le contraire. A cause de ce fait, puisqu'il n'existe aucun élément qui remet en cause la vertu des demoiselles auxquelles on fait référence dans la Bible en utilisant le terme Alma, il est clair qu'elles sont toutes vierges.

En Genèse 24 : 43, Cantique des cantiques 1 : 3; 6 : 8 le mot Alma fait clairement référence à des vierges. D'ailleurs, le mot Alma est traduit par vierge dans ces passages dans la Hebrew Publishing Company Translation de 1916.

"43 voici, je me tiens près de la source d'eau, et que la jeune fille (Alma) qui sortira pour puiser, à qui je dirai: Laisse-moi boire, je te prie, un peu d'eau de ta cruche, et qui me répondra:" (Genèse 24 : 43)

"15 Il n'avait pas encore fini de parler que sortit, sa cruche sur l'épaule, Rebecca, née de Bethuel, fils de Milca, femme de Nachor, frère d'Abraham. 16 C'était une jeune fille très belle de figure; elle était vierge (Bethula), et aucun homme ne l'avait connue. Elle descendit à la source, remplit sa cruche, et remonta." (Genèse 24 : 15 – 16)

Éliézer avait prié pour que Dieu l'aide à trouver une jeune fille (Alma) pour Isaac. Il est clair que cette jeune femme devait être non mariée et vierge (tel qu'attesté en Genèse 24 : 15 – 16).

« Voici, la vierge ("parthenos") portera dans le ventre et enfantera un fils, et tu appelleras Emmanuel » (Esaïe 7, 14, Septante)

Comme affirmé dans le premier point, Matthieu avait tiré sa citation de la septante qui emploi le mot "Parthenos" qui signifie vierge. Les rabbins juifs qui avaient traduit la Bible hébraïque avaient jugé que c'était ce mot qui rendait bien le sens du mot Alma. Difficile de croire que ces 70 rabbins juifs, qui avaient vu leur œuvre être approuvée par le Souverain Sacrificateur, s'étaient complètement trompé à ce sujet.

Pour remettre en cause la signification de vierge que porte le mot grec "Parthenos", le Rabbin Bentzion Kravitz affirme dans une note au bas de la page 24 de son livre que "Le mot « parthenos » est employé dans la traduction des « Septante » de la Genèse (34:2 et 3) pour désigner une non-vierge qui a été violée."

Ce que le rabbin affirme est complètement faux, puisque Parthenos est utilisé dans Genèse 34:2 et 3 non pas pour désigner une non-vierge qui a été violée, mais plutôt pour désigner UNE VIERGE QUI A ETE VIOLEE. Dina, la fille de Jacob était vierge. Ainsi, quand elle fut violée il est dit d'elle qu'elle fut déshonorée.

"1 Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. 2 Elle fut aperçue de Sichem, fils de Hamor, prince du pays. Il l'enleva, coucha avec elle, et la déshonora. 3 Son coeur s'attacha à Dina, fille de Jacob; il aima la jeune fille, et sut parler à son coeur. 4 Et Sichem dit à Hamor, son père: Donne-moi cette jeune fille pour femme. 5 Jacob apprit qu'il avait déshonoré Dina, sa fille; et, comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob garda le silence jusqu'à leur retour." (Genèse 34 : 2 – 3)

Rabbi Ed Nydle cite  David Stern qui, dans son Jewish NT commentary, révèle que le célèbre commentateur juif Rabbi Shlomo Jitzchaki, plus connu sous le nom de Rachi, affirme dans son commentaire de Shir HaShirim 1:3 que le mot alamot (pluriel de alma) signifie betulot – vierges.

Il faut aussi savoir que ce n'est pas seulement dans la septante qu'on a le mot pour vierge dans Esaïe 7 : 14. On retrouve également pour ledit passage le mot pour vierge dans la Syriac Peshitta.

3) Il n'est pas tout à fait faux de dire que l'utilisation l'article définit ha- devant alma laisse penser qu'il s'agissait d'une femme que le prophète  connaissait de son vivant, mais il serait mieux de seulement dire qu'il s'agissait d'une femme précise à laquelle le prophète faisait référence.

En lisant le chapitre 8 du livre d'Esaïe, on comprend que la prophétie est partiellement applicable à la femme du prophète Esaïe qui enfanta l'enfant donné comme signe à Achaz de la délivrance du royaume de Juda face à ses deux envahisseurs. Seulement, comme le souligne si bien Rabbi Ed Nydle, le fait qu'Esaïe ait utilisé le terme "hinneh" (Voici), montre que le parfait et total accomplissement de la prophétie était pour un futur éloigné, car ledit terme est utilisé pour attirer l'attention des auditeurs sur un événement à venir dans un futur éloigné.

"9 Voici, le jour de l'Éternel arrive, Jour cruel, jour de colère et d'ardente fureur, Qui réduira la terre en solitude, Et en exterminera les pécheurs." (Esaïe 13 : 9)

"1 Oracle sur Damas. Voici, Damas ne sera plus une ville, Elle ne sera qu'un monceau de ruines." (Esaïe 17 : 1)

"16 C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'ai mis pour fondement en Sion une pierre, Une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée; Celui qui la prendra pour appui n'aura point hâte de fuir." (Esaïe 28 : 16)

"10 Voici, le Seigneur, l'Éternel vient avec puissance, Et de son bras il commande; Voici, le salaire est avec lui, Et les rétributions le précèdent." (Esaïe 40 : 10)

"22 Ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel: Voici: Je lèverai ma main vers les nations, Je dresserai ma bannière vers les peuples; Et ils ramèneront tes fils entre leurs bras, Ils porteront tes filles sur les épaules" (Esaïe 49 : 22)

"19 L'Éternel répond, il dit à son peuple: Voici, je vous enverrai du blé, Du moût et de l'huile, Et vous en serez rassasiés; Et je ne vous livrerai plus à l'opprobre parmi les nations." (Joël 2 : 19)

"11 Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l'Éternel, Où j'enverrai la famine dans le pays, Non pas la disette du pain et la soif de l'eau, Mais la faim et la soif d'entendre les paroles de l'Éternel." (Amos 8 : 11)

"12 Tu lui diras: Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici, un homme, dont le nom est germe, germera dans son lieu, et bâtira le temple de l'Éternel." (Zacharie 6 : 12)

"9 Sois transportée d'allégresse, fille de Sion! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton roi vient à toi; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d'une ânesse" (Zacharie 9 : 9)

"1 Voici, j'enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l'Éternel des armées." (Malachie 3 : 1)

"5 Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, Avant que le jour de l'Éternel arrive, Ce jour grand et redoutable." (Malachie 4 : 5)

"14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Émmanuel" (Esaïe 7 : 14)

Dans Esaïe 7 : 14, Hinneh (Voici) est utilisé pour annoncer une naissance de grande importance, non pas à Achaz seulement qui craignait ses ennemis, mais à toute la maison de David. La naissance au sein de la maison de David de celui qui écrasera la tête du serpent et délivrera les captifs d'Israël. C'est au travers d'une femme précise que devait avoir lieu cette naissance, la seule au sujet de qui il  a été dit "la semence de la femme" (alors que le terme semence est toujours utilisé en rapport avec un homme). C'est cette femme qui devait enfanter qu'Esaïe avait à l'esprit quand il dit "Ha-Alma", La jeune femme, La Vierge.

"et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon." (Genèse 3 : 15, Darby)

"2 C'est pourquoi il les livrera Jusqu'au temps où enfantera celle qui doit enfanter, Et le reste de ses frères Reviendra auprès des enfants d'Israël. 3 Il se présentera, et il gouvernera avec la force de l'Éternel, Avec la majesté du nom de l'Éternel, son Dieu: Et ils auront une demeure assurée, Car il sera glorifié jusqu'aux extrémités de la terre. 4 C'est lui qui ramènera la paix. Lorsque l'Assyrien viendra dans notre pays, Et qu'il pénétrera dans nos palais, Nous ferons lever contre lui sept pasteurs Et huit princes du peuple. 5 Ils feront avec l'épée leur pâture du pays d'Assyrie Et du pays de Nimrod au dedans de ses portes. Il nous délivrera ainsi de l'Assyrien, Lorsqu'il viendra dans notre pays, Et qu'il pénétrera sur notre territoire." (Michée 5 : 2 – 3)

En parlant de celle qui doit enfanter, Michée avait en tête la vierge dont avait parlé Esaïe, la même au sujet de qui il est dit "la semence de la femme".

En concluant son analyse par l'affirmation selon laquelle la prophétie d'Esaïe 7 : 14  s'était réalisée au chapitre suivant avec la naissance d’un fils à Isaïe, le Rabbin Bentzion Kravitz passe outre le fait qu'il existe une double référence dans la prophétie d'Esaïe 7 : 14 à 16. Comme le souligne le Dr. Trimm, dans la prophétie du verset 14  au verset 16 du chapitre 7 d’Esaïe, il est question de deux enfants: Emmanuel et le Fils d’Esaïe (double référence). Emmanuel est un signe pour toute la maison de David (et tout le royaume par ricochet) tandis que le Fils d’Esaïe est un signe pour Achaz seulement.  Ceci se remarque dans l’utilisation du singulier (sgl) comme du pluriel (pl) dans le texte de la prophétie.

“3 Alors l'Éternel dit à Ésaïe: Va à la rencontre d'Achaz, toi (sgl) et Schear-Jaschub, ton(sgl) fils,…10 L'Éternel parla de nouveau à Achaz, et lui (sgl) dit: 11 Demande en ta (sgl) faveur un signe à l'Éternel, ton Dieu; demande -le, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux élevés. 12 Achaz répondit: Je ne demanderai rien, je ne tenterai pas l'Éternel. 13 Ésaïe dit alors: Écoutez donc, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous (pl) de lasser la patience des hommes, Que vous(pl) lassiez encore celle de mon Dieu ? 14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous (pl) donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel. 15 Il mangera de la crème et du miel, Jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. 16 Mais avant que l'enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, Le pays dont tu (sgl) crains les deux rois sera abandonné. 17 L'Éternel fera venir sur toi (sgl), Sur ton peuple et sur la maison de ton (sgl) père,…” (Esaïe 7 : 10 – 16)

Et puis, comme le souligne Quennel Gale dans "Isaiah 7:14, The Immaculate Deception?", le fait que la délivrance de Juda était conditionnelle démontre qu'Esaïe 7 : 14 n'était pas un signe pour Achaz.

"9 La Samarie est la tête d'Éphraïm, Et le fils de Remalia est la tête de la Samarie. Si vous ne croyez pas,Vous ne subsisterez pas." (Esaïe 7 : 9)

Puisqu'Achaz n'avait pas cru et qu'il avait refusé le signe de Dieu, le royaume de Juda fut envahi et mis à sac par le Roi de Syrie, le Roi d'Israël et le Roi d'Assyrie.

"1 Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi, et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit point ce qui est droit aux yeux de l'Éternel, comme avait fait David, son père. (…) 5 L'Éternel, son Dieu, le livra entre les mains du roi de Syrie; et les Syriens le battirent et lui firent un grand nombre de prisonniers, qu'ils emmenèrent à Damas. Il fut aussi livré entre les mains du roi d'Israël, qui lui fit éprouver une grande défaite. 6 Pékach, fils de Remalia, tua dans un seul jour en Juda cent vingt mille hommes, tous vaillants, parce qu'ils avaient abandonné l'Éternel, le Dieu de leurs pères. 7 Zicri, guerrier d'Éphraïm, tua Maaséja, fils du roi, Azrikam, chef de la maison royale, et Elkana, le second après le roi. 8 Les enfants d'Israël firent parmi leurs frères deux cent mille prisonniers, femmes, fils et filles, et ils leur prirent beaucoup de butin, qu'ils emmenèrent à Samarie. (…)19 Car l'Éternel humilia Juda, à cause d'Achaz, roi d'Israël, qui avait jeté le désordre dans Juda et commis des péchés contre l'Éternel. 20 Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, vint contre lui, le traita en ennemi, et ne le soutint pas." (2 Chroniques 28 : 1, 5 – 8, 19 – 20)

Quennel Gale ajoute qu'après le refus et le rejet d'Achaz, Dieu avait tourné son attention sur la maison entière de David. Dieu promit au royaume de Juda que malgré toutes les douleurs et calamités qu'ils éprouveront aux mains de la Syrie, d'Israël et même de l'Assyrie (Esaïe 7:17-25 ; 2 chroniques 28:16-21), ils survivraient puisque Dieu a juré que le Messie viendra et s'assiéra sur le trône de David pour toujours (Esaïe 9:6-7).

"5 Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. 6 Donner à l'empire de l'accroissement, Et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, L'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, Dès maintenant et à toujours: Voilà ce que fera le zèle de l'Éternel des armées." (Esaïe 9 : 5 – 6)

Nous pouvons donc conclure en disant que la preuve textuelle avancée par les chrétiens pour prouver le concept de la naissance virginale de Jésus est totalement en accord avec la prophétie d'Esaïe 7 : 14, qui a été bien traduit et est lu dans son contexte et celui de la Bible entière.

Références

Quennel Gale, Virgin in Isaiah 7:14, The Immaculate Deception?

John Meade, "The ancient versions on Isaiah 7 : 14"

"Septante." Microsoft® Études 2008 [DVD]. Microsoft Corporation, 2007

Rabbi Ed Nydle, “Look, the Maiden Conceives”, Examination of Scriptures and Rabbinical Writings Concerning a Virgin Birth And a Pre-existent Messiah, disponible sur http://www.bnaiavraham.net

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7 Commentaires:

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  1. Bonjour, Rodney SANKINKA

    Je viens de parcourir votre article sur Esaie 7.14, et il est clair que dans votre conclusion, ce verset a été attribué justement à Jésus.

    Toutefois, il semble qu'il y ait encore quelques zones d'ombre dans votre démonstration. J'entends par là que certaines questions n'ont visiblement pas été résolues. Voyons lesquelles :

    - Dans le verset 15 du même chapitre, il est dit que l'enfant mangera de la crème et du miel, jusqu'à ce qu'il sache rejeter le bien et le mal. Ma question est : Jésus a-t-il mangé de la crème et le miel dans son enfance ? Si oui, quel passage des Evangiles le confirme ?
    - Dans le verset 16, on apprend qu'avant que l'enfant atteigne l'âge de la raison, avant qu'il sache discerner le bien et le mal, "le pays dont tu crains les deux rois sera abandonné". Arrêtons-nous ici un instant. "Le pays dont tu crains les deux rois". Là, nous sommes en face d'une équation. UN : "Les deux rois", quels deux rois ? DEUX : "Dont tu crains", qui "tu" ? A qui s'adressait le prophète Esaie ? Pour résoudre ces équations, il nous faut remonter au début du chapitre 7 du livre d'Esaie, et là nous découvrons au premier verset que : les deux rois sont RETSIN (roi de Syrie) et PEKACH (roi d'Israel). En lisant le chapitre jusqu'au verset 14, nous constatons que le prophète Esaie s'adressait au roi ACHAZ. En cernant le contexte, il est clair que l'enfant Emmanuel devait être contemporain de ces deux royaumes (Syrie et Israel). Maintenant, la question est : si Jésus est Emmanuel, les royaumes de Syrie et d'Israel tels qu'ils sont décrits dans le chapitre 7 d'Esaie existaient-ils à l'époque de Jésus ? Le pays dont ACHAZ craignait les deux rois (RETSIN et PEKACH) a-t-il été abandonné à l'époque de Jésus ? Si oui, y a-t-il des preuves historiques qui attestent que ces événements auraient effectivement eu lieu au début de l'ère chrétienne ?

    Merci d'avance pour votre réponse.

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  2. Historiquement, la prophétie d'Esaie concernant le pays dont Achaz craignait les deux rois Retsin et Pekach s'est réalisée 7 siècles AVANT la naissance de Jésus. Donc, Jésus n'est pas Emmanuel, et le verset 14 d'Esaie 7 a été injustement utilisé par Matthieu. C'est du hors contexte pur et simple. Et ce n'est pas le seul passage, d'ailleurs; on pourrait aussi parler d'Osée 11.1 qui a été repris dans Matthieu 2.15. Le contexte du chapitre 1 d'Osée nous montre clairement qu'il s'agit du peuple d'Israel que Dieu aurait fait sortir d'Egypte. Aucun rapport avec Jésus.

    Maintenant, si telles choses figurent dans ces écrits, quel crédit sérieux peut-on accorder au Nouveau Testament ?

    Quelqu'un peut-il me répondre ? Merci d'avance.

    RépondreSupprimer
  3. @ Ramsès : Les réponses à vos questions se trouvent dans l'article, il suffit de le lire calmément et vous comprendrez que j'ai donné une réponse à toutes vos préoccupations. Toutefois, pour ce qui est de votre première préoccupation (qui est fortement liée à la seconde), je vous recommande de lire aussi l'article sur 2 Samuel 7 : 14, où j'explique le principe de la double référence que l'on retrouve dans certaines prophéties biblique, principe qui permet de comprendre pourquoi Esaïe 7 : 14 s'applique à Jésus même si la suite, le verset 15 etc. devait avoir une application à l'époque d'Esaïe.

    @ Anonyme : je vous recommande une rélecture de l'article ainsi que la lecture de celui que j'ai recommandé à Ramsès. Pour ce qui est de votre préoccupation sur la citation d'Osée faites par Matthieu, il est bon de connaître ce qu'on appele la "typification" dans la vie ou les événements biblique passé.

    Quand Jésus parla de sa crucifixion prochaine à Nicodème, il affirma que cela avait été typifié par le serpent que Moïse avait élévé dans le désert pour la guérison des fils d'israël. Mais, quand on va dans lu l'histoire, rien n'indique que cet événement était en soit une prophétie.

    "10 Jésus lui répondit: (...) 14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, 15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle" (Jean 3 : 10, 14)

    De même, les juifs reconnaissent que la vie des patriarches Abraham, Isaac et Jacob typifie ce qui leur arrive aujourd'hui. Prenons l'exemple de Jacob, qui va dans un pays étranger, s'y enrichi, puis est mal traité par son hôte ce qui le pousse à fuir. Cela est arrivé fréquement dans l'histoire du peuple juif, qui est accueilli dans un certain pays, s'y enrichi, puis est maltraité et obligé de fuir à cause du mauvais traitement (au risque d'être décimé). Il serait juste de dire que ce qui arriva à Jacob prophétisait ce qui devait arriver à sa descendance dans la suite des temps.

    D'ailleurs, il existe des similitudes entre Jésus et la nation d'Israë :

    - Les deux sont appelés Fils premier-né de Dieu (pour Israël, voir Exode 4 : 22 – 23)
    - Les deux ont une très grande influence dans le monde.
    - Les deux descendirent en Egypte pour sauver leur vie.
    - Les deux furent appelés hors d’Egypte.
    - Les deux sont ressuscités pour ne plus mourir (pour Israël, voir Ezéchiel 37 : 1 – 14 et le rétablissement de l’Etat d’Israël en 1948 après 2000 ans d’inexistence).

    J'espère que ma réponse vous permettra d'avoir d'autres donnée dans votre questionnement.

    Que le Seigneur vous bénisse et vous éclaire par sa grâce.

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  4. Bonjour,

    Je n'ai pas vu de commentaire sur le temps present employe. Le rabin precise que la Jeune femme ** EST ** enceinte. Non pas "deviendra" ou "Sera"

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  5. @ Anonyme : Quand vous dites "Le rabin precise que la Jeune femme ** EST ** enceinte. " vous sautez le mot "devenue" qui vient après "est" dans la citation du rabbin.

    Le rabbin lui même affirme que c'est une prophétie qui s'est accomplie plus tard avec la femme d'Esaie. Donc, j'ai ne vois pas la pertinence du commentaire sur le temps présent employé.

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  6. Il semble que le commentaire d'un de mes amis posté en 3-4 parties vers le mois d'avril 2011 n'a toujours pas été validé. Vraiment étrange pour un bloggueur qui affirme ne pas avoir peur de la contradiction...

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    1. demandez lui de le reposter, j'ai du le zapper par erreur.

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La vierge sera enceinte : Esaïe 7 : 14 est-il mal traduit et lu hors de son contexte ?

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