Liberté de choix, mort spirituelle et grâce dans le processus du salut

Ceci est le deuxième article de notre série consacrée à la réfutation de la vision calvinistes sur la “sécurité éternelle”.  Dans le premier article nous avons pris le temps de nous pencher sur les notions essentielles de l’élection et la prédestination. Nous y avons vu que l’élection ne se trouve qu’en Christ et pas en dehors de lui, car c’est en ayant foi en lui que nous entrons en union avec lui et devenons participants à son élection et sa prédestination.

Nous allons ici nous pencher sur la compréhension d’autres notions, qui nous le pensons, peuvent permettre une meilleure compréhension de l’enseignement biblique sur la sécurité du croyant et faire ressortir les faiblesses de la doctrine calviniste sur la question quand elle est exposée. Nous allons donc voir ce que l’on doit comprendre quand on parle de liberté de choix, de mort spirituelle et de la grâce de Dieu.

 

1. LA Liberté de choix

La bible enseigne que Dieu a crée l’homme avec la liberté de choix, la liberté de choisir entre le bien et le mal, la liberté d’obéir aux commandements de Dieu ou de les violer.

“15 L'Éternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder. 16 L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; 17 mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.” (Genèse 2 : 15 – 16)

“19 J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,” (Deutéronome 30 : 19)

La liberté de choix ne remet pas en cause la souveraineté de Dieu et n’implique pas que l’homme est totalement souverain sur sa personne, car le Seigneur garde le contrôle ultime sur le corps, l’âme et l’esprit des êtres humains. Seul Dieu fait ce qu’il veut (Psaumes 115:3; Daniel 4:35).

Tozer, dans “The Knowledge of the Holly : The Attributes of God”, affirmait avec justesse que Dieu dans sa souveraineté avait décrété que l’homme aura la liberté d’exercer ses choix moraux, et depuis le commencement, l’homme a accomplit ce décret en choisissant entre le bien et le mal. Quand l’homme choisit de faire le mal, il ne va pas à l’encontre de la souveraineté de Dieu mais l’accomplit, parce que le décret éternel de Dieu n’avait pas décidé quel choix allait obligatoirement faire l’homme mais qu’il serait libre de faire le choix. L’homme est libre de choisir parce que Dieu est souverain. Un Dieu moins souverain n’aurait pas donné la liberté morale à ses créatures. Il aurait été effrayé de le faire.

“3 Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu'il veut.” (Psaumes 115 : 3)

“35 Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant: il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise: Que fais-tu?” (Daniel 4 : 35)

La liberté de choix est une liberté dans un cadre des possibilités. Ce n’est pas la liberté absolue. La liberté de choix de l’homme n’est pas le pouvoir de faire ce qu’il veut, quand il le veut, sans aucune restriction ou influence. Croire cela, c’est confondre liberté de choix et omnipotence. La liberté de choix, c’est le pouvoir de choisir entre les possibilités offertes par la nature humaine, selon les circonstances, les restrictions et les influences du milieu et du moment.

Nous savons par exemple que la nature est une certaine restriction à la liberté de choix de l”homme. De par sa nature, l’homme ne peut pas vivre sous l’eau. Quelque soit la situation dans laquelle il se trouvera, quelque soit les choix qui lui seront offerts, il ne pourra pas aller vivre sous l’eau en utilisant seulement son corps. Mais, grâce à son intelligence, il peut trouver le moyen de vivre sous l’eau, notamment en faisant intervenir des machines.

A cause de sa liberté de choix, il est de la responsabilité de l’homme de garder son coeur, de l’appliquer à chercher Dieu.

“23 Garde ton coeur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie.” (Proverbes 4 : 23)

“19 Appliquez maintenant votre coeur et votre âme à chercher l'Éternel, votre Dieu;…” (1 Chroniques 22 : 19, voir aussi 2 Chroniques 12 : 14)

“4 S'il n'eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.” (Actes 5 : 4)

“6 non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon coeur la volonté de Dieu.” (Ephésiens 6 : 6)

“8 Afin qu'ils ne fussent pas, comme leurs pères, Une race indocile et rebelle, Une race dont le coeur n'était pas ferme, Et dont l'esprit n'était pas fidèle à Dieu.” (Psaumes 78 : 8)

“1 Les projets que forme le coeur dépendent de l'homme, Mais la réponse que donne la bouche vient de l'Éternel.” (Proverbes 16 : 1)

2. LA Totale dépravation de l’homme

“10 selon qu'il est écrit: Il n'y a point de juste, Pas même un seul; 11 Nul n'est intelligent, Nul ne cherche Dieu; Tous sont égarés, tous sont pervertis; 12 Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul;” (Romains 3 : 10 – 12)

Avant la chute de l’homme, le pouvoir de toujours pratiquer le bien faisait partie des possibilités qu’avaient Adam et Eve. Mais, après le péché d’Eden, le fait de toujours pratiquer le bien de manière ininterrompue ne faisait plus partie des possibilités qu’avait l’humanité.

“12 C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché,...” (1 Corinthiens 15 : 12)

“7 car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas.” (Romains 8 : 7)

3. LA Mort spirituelle

La mort spirituelle c’est la séparation (relationnelle) de l’homme d’avec Dieu. Cela fait référence au fait que le pécheur est séparé de toute communion et relation avec Dieu. Ceci est semblable à ce à quoi Paul fait référence quand il dit “le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde”. Bien que le monde comme Paul n’étaient pas sans vies, ils étaient morts chacun pour l’autre en ce qui concerne la relation entre eux.

La parabole du Fils prodigue que l’on retrouve en Luc 15 est une belle illustration de la mort spirituelle. Le fils cadet, qui avait demandé la part de son héritage qu’il était parti gaspillé dans un pays lointain en vivant dans la débauche, était séparé de son père par son péché. Il reconnaîtra sa situation quand il reviendra dans son bon sens.

“18 Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, 19 je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. 20 Et il se leva, et alla vers son père.” (Luc 15 : 18 – 19)

A cause de son éloignement dans la débauche, le Père considérait son fils cadet comme étant mort.

“22 Mais le père dit à ses serviteurs: (…) Mangeons et réjouissons-nous; 24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.” (Luc 15 : 22 – 24)

Bien que le Fils cadet n’était pas mort physiquement, il l’était spirituellement à cause du péché dans lequel il marchait. Il était mort parce qu’il était séparé de son père.

“1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.” (Ephésiens 2 : 1 – 2)

3. LA Grâce

A cause de sa nature pécheresse et de la mort spirituelle dans laquelle il se trouve, il n’est pas du pouvoir de l’homme d’accepter par lui-même l’évangile du Christ. Quelque chose venant de Dieu seul et de plus grand que la nature pécheresse ainsi que la mort spirituelle dans laquelle se trouve l’homme entre en jeu afin d’ouvrir à celui-ci les portes du salut. Cette chose, c’est la grâce.

“Ensuite, Apollos désira se rendre en Achaïe. Les frères l'y encouragèrent et écrivirent une lettre aux croyants de cette région pour qu'ils lui fassent bon accueil. Une fois arrivé, il fut très utile à ceux qui étaient devenus croyants par la grâce de Dieu.” (Actes 18 : 27, Français courant)

C’est l’Esprit Saint de Dieu qui manifeste la grâce divine parmi les hommes. C’est ainsi qu’il est appelé l’Esprit de grâce (Hébreux 10 : 29).

“44 Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour.” (Jean 6 : 44)

“16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.” (Romains 9 : 16)

Il existe malheureusement des gens qui se servent des passages comme les deux ci-haut pour affirmer que la grâce n’est réservée qu’à un groupe des personnes, que Dieu avait décidé de ne sauver qu’un certain groupe des gens. Mais, la bible n’enseigne pas cela. Elle enseigne que la grâce de Dieu a été mise à la disposition de tous les humains, car Dieu a décidé de faire miséricorde à tous.

“32 Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.” (Romains 11 : 32)

“32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.” (Jean 12 : 32)

“11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. 12 Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété,” (Tite 2 : 11 – 12)

Etant donné que Dieu a décidé de faire miséricorde à tous les hommes et qu’ainsi il a manifesté la grâce à tous, nous pouvons en déduire que la grâce de Dieu n’est pas irrésistible puisque beaucoup sont ceux qui résistent à l’évangile, à l’Esprit de grâce. Ceux qui enseignent qu’il est impossible que celui à qui Dieu fait grâce puisse passer à côté de celle-ci sont donc dans le faux.

“37 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!” (Matthieu 23 : 37)

“51 Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi.” (Actes 7 : 51)

C’est ainsi que dans la bible, on encourage le croyant à rester attaché à la grâce de Dieu et à croitre dans celle-ci.

“43 et, à l'issue de l'assemblée, beaucoup de Juifs et de prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas, qui s'entretinrent avec eux, et les exhortèrent à rester attachés à la grâce de Dieu.” (Actes 13 : 43)

“18 Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité! Amen!” (2 Pierre 3 : 18)

Mais la bible montre aussi clairement que l’homme peut se priver de la grâce de Dieu, la rejeter, outrager l’esprit de grâce ou être déchu de la grâce.

“15 Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu;” (Hébreux 12 : 15)

“29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce?” (Hébreux 10 : 29)

“4 Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce.” (Galates 5 : 4)

Le verbe déchoir fait référence au fait de perdre son rang ou son honneur, de perdre sa force, de ne plus avoir droit à des prérogatives ou atouts dont on disposait. On ne peut pas être déchu de ce qu’on avait pas auparavant.

Dans le prochain article, nous allons nous pencher sur l’étude de la foi salvatrice à la lumière des écritures.

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