La foi salvatrice et la sécurité du croyant

Ceci est le troisième article de notre série consacrée à la réfutation de la vision calvinistes sur la “sécurité éternelle”.

Dans le premier article nous avons pris le temps de nous pencher sur les notions essentielles de l’élection et la prédestination. Nous y avons vu que l’élection ne se trouve qu’en Christ et pas en dehors de lui, car c’est en ayant foi en lui que nous entrons union avec lui et devenons participants à son élection et sa prédestination.

Dans le deuxième article, nous nous sommes penchés sur la compréhension des notions de liberté de choix, de mort spirituelle et de la grâce de Dieu  qui nous le pensons, peuvent permettre une meilleure compréhension de l’enseignement biblique sur la sécurité du croyant et faire ressortir les faiblesses de la doctrine calviniste sur la question quand elle est exposée.

Nous allons donc voir ce que l’on doit comprendre quand on parle de la foi salvatrice. Qu’est-ce que la foi ? Quel rôle joue-t-elle dans le processus du salut ? En quoi est-elle un don de Dieu ?  La foi est-elle irrésistible ? Peut-on perdre la foi ?

 

Nous pouvons commencer par dire que la foi en Jésus et son oeuvre salvatrice est la reconnaissance que nous ne possédons rien qui puisse nous valoir la vie éternelle et que nous ne méritons que la condamnation. La foi est le fait de se détourner de ses propres efforts pour se fixer sur la personne et le sacrifice de Jésus afin d’obtenir le salut.

“14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, 15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. 16 Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.” (Jean 3 : 14 – 16)

“40 La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.” (Jean 6 : 40)

La foi est le moyen par lequel l’homme bénéficie du don du salut offert par la grâce de Dieu.

“8 Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. 9 Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.” (Ephésiens 2 : 8 – 9)

“16 C'est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham, notre père à tous…” (Romains 4 : 16)

La foi est le moyen par lequel nous entrons en union avec le Christ.

“13 En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis,” (Ephésiens 1 : 13)

La foi est la complète acceptation de l’œuvre et des mérites du sang de Jésus.

“25 C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, 26 de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.” (Romains 3 : 25)

La foi est la condition sine qua non donnée par Dieu pour que l’homme puisse bénéficier du salut.

“11 Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit: Le juste vivra par la foi.” (Galates 3 : 11)

“16 Car je n'ai point honte de l'Évangile: c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, 17 parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par la foi” (Romains 1 : 16 – 17)

Il est important de souligner que la foi ne cause pas le salut. C’est Dieu qui cause le salut en réponse à la foi, selon la promesse qu’il a faite de sauver celui qui croit. C’est Dieu qui justifie(sauve) celui qui croit.

“8 Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, 9 et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi,” (Philippiens 3 : 8 – 9)

La foi en elle seule n’est pas la justice. La foi à elle seule ne sauve pas (Jacques 2 : 14). Mais, c’est à cause de sa grâce que, par Jésus-Christ, Dieu impute la justice à la foi de quiconque croit malgré son état de pécheur et son manque de moyen pour se racheter lui-même.

“1 Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu.” (Romains 5 : 1 – 2)

Contrairement au salut par les œuvres où une personne croit être sauvé (obtenir le salut) à cause des œuvres qu’elle accomplit, le salut par la foi est la reconnaissance par une personne que sa propre justice ne peut la sauver et qu’elle a besoin du juste Jésus comme son sauveur. La personne a besoin d’un sauveur car elle reconnaît qu’elle ne peut rien faire qui de soi-même puisse lui procurer le pardon des péchés.

“27 Où donc est le sujet de se glorifier? Il est exclu. Par quelle loi? Par la loi des oeuvres? Non, mais par la loi de la foi.” (Romains 3 : 27)

La foi exclue tout auto glorification par l’homme. De quoi l’homme qui a la foi pourrait-il se glorifier ? “D’avoir totalement renoncé à tout recourt à sa propre justice ? D’avoir complètement refusé toute dépendance en ses propres bonnes œuvres ? D’avoir renoncé à tout mérite personnel ? D’avoir fléchi les genoux devant Dieu entant que pécheur, méritant la mort, sans espoir, incapable de se sauver lui-même ? De s’être abandonné à la miséricorde de Dieu et d’espérer seulement sur les mérites et la grâce de Jésus-Christ ? Là sont les éléments qui font l’essence de la foi salvatrice, et là où la vraie foi existe il n’y aucune place pour l’orgueil ou l’auto-glorification. L’orgueil et la foi sont mutuellement exclusif.”(Shank, R., Elect in the Son, pg. 144)

La foi et l’obéissance à Jésus-Christ est ce que Dieu exige des hommes pour qu’il les sauve, mais cela ne les rend pas dignes de sa grâce et sa miséricorde, et ces choses ne peuvent à elles seules les sauver.

“21 Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.” (Matthieu 7 : 21)

“14 Mes frères, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres? La foi peut-elle le sauver?” (Jacques 2 : 14)

La puissance du salut ne réside pas dans notre foi en elle-même, mais elle réside dans celui en qui nous croyons. Paul le dit très bien dans 1 Corinthiens 15 : 17 “ Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,”. Ceci veut dire que notre foi n’a aucune valeur en elle-même. Toute sa valeur réside dans la résurrection de celui en qui nous croyons (Jésus-Christ), car sans cette résurrection notre foi est vaine et nous demeurons dans nos péchés. Il n’y a donc aucune raison de se glorifier de sa foi, mais nous avons toutes les raisons de nous glorifier de Jésus-Christ.

Etant donné que la foi comme l’obéissance à Dieu ne gagnent pas et ne méritent pas la vie éternelle mais ne l’obtiennent que par la grâce de Dieu, croire et obéir ne sont pas des raisons valides pour se glorifier.

“10 Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.” (Luc 17 : 10)

Ainsi, même en faisant tout ce que nous ordonne l’évangile, nous restons des serviteurs inutiles d’un gracieux Seigneur, et nous serions plus que fou de croire que nous pouvons nous glorifier d’avoir fait ce que Dieu attend de nous.

Comme le dit si bien J.C. Thibodaux, la différence entre le fait de croire ou ne pas croire en Jésus-Christ réside dans ce que l’on obtient, pas dans ce que l’on mérite. Etant donné que ce que nous obtenons n’est que ce que nous avons gratuitement reçu de Dieu, ce dernier est celui qui nous rend différent de ceux qui sont sans espoir, car sans sa grâce et sa miséricorde nous ne serions pas mieux que les démons qui croient. Ainsi, aucune chair ne peut légitimement se glorifier devant la face de Dieu.

“16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.” (Romains 9 : 16)

Lire aussi la parabole dans Luc 18 : 9 – 14 pour une illustration pratique de ce qui vient d’être dit.

Foi et liberté de choix

Si le salut par la foi est le contraire du salut par les oeuvres, ce n’est pas parce que c’est Dieu qui nous fait croire de façon irrésistible ou croit à notre place, mais parce que la foi salvatrice est en soi l’abandon de l’espoir en ses propres oeuvres et le total abandon de sa personne à l’oeuvre de Dieu.

La grâce de Dieu n’ôte pas à l’homme sa liberté de choix. Nous avons vu dans un article précédent, qu’à cause de la liberté de choix dont il est doté, il appartient à l’homme de garder son coeur (Proverbes 4 : 23; 16 : 1) et de prendre les décisions qui concernent sa vie. Ceci est vrai même en ce qui concerne la grâce.

Dans le processus du salut, la foi est donc la réponse donnée par l’homme à la grâce salvatrice offerte par Dieu. La foi salvatrice est un don dans le sens où l’Esprit Saint donne la possibilité divine (la grâce) sans laquelle la foi en Jésus-Christ aurait été impossible.

“44 Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour.” (Jean 6 : 44)

La foi peut être appelée un don dans le sens où elle n’aurait pas été possible si Dieu n’avait offert sa grâce à tous les hommes.  La foi n’est pas un don dans le sens où elle existe en dehors d’une personne et qu’elle lui est offerte en cadeau. Elle n’est pas non plus un don dans le sens où Dieu croit à la place de la personne. C’est la personne elle-même qui croit avec l’aide de Dieu, par la grâce de Dieu.

“Ensuite, Apollos désira se rendre en Achaïe. Les frères l'y encouragèrent et écrivirent une lettre aux croyants de cette région pour qu'ils lui fassent bon accueil. Une fois arrivé, il fut très utile à ceux qui étaient devenus croyants par la grâce de Dieu.” (Actes 18 : 27, Français courant)

L’influence de l’Esprit Saint agissant dans le coeur de celui qui a entendu l’évangile amène un paquet des possibilités dans lesquelles une personne peut dire “oui” ou “non” à l’évangile.

“7 Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. 8 Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:” (Jean 5 : 7 – 8)

Si la personne dit “oui” à l’évangile, c’est son choix. Si elle dit “non” à l’évangile, cela reste aussi son choix. Quelque soit l’importance de l’influence exercée par l’Esprit Saint, la décision d’accepter l’évangile reste propre à la personne, puisqu’elle a la possibilité de le rejeter.

Même après avoir cru, l’homme garde sa liberté de choix et peut donc revenir sur sa décision. Il peut abandonner la foi à cause des tribulations et des soucis siècle, faire naufrage en ce qui concerne la foi, devenir apostate.

“20 Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie; 21 mais il n'a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. 22 Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse.” (Matthieu 13 : 20 – 22)

“19 Tu diras donc: Les branches ont été retranchées, afin que moi je fusse enté. 20 Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d'incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains; 21 car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus.” (Romains 11 : 19 – 21)

“18 Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat, 19 en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi. 20 De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer.” (1 Timothée 1 : 18 – 20)

“38 Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. 39 Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.” (Hébreux 10 : 38 – 39)

Nous savons qu’il y en a qui remettent en cause l’authenticité de la foi de ceux qui se perdent, mais, nous traiteront de cela dans les prochaines publications de cette série, où nous démontreront comment la bible soutient noir sur blanc que la foi de ceux-là était authentique.

“7 J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi.” (2 Timothée 4 : 7)

Nous pouvons conclure cet article en reprenant les paroles d’un lecteur de ce blog : “Tant qu’on a la foi, le salut est garanti. Le combat est  donc de garder la foi”.

Tweet

Imprimer Enregistrer l'article sous format PDF