Esaïe et ses fils : Des signes pour Israël

(Illustration : Jacky - www.supervictor.fr, Source Terre d'Israël)

« Voici, moi et les enfants que l’Eternel m’a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël, de la part de l’Eternel des armées, qui habite sur la montagne de Sion »

Esaïe 8 : 18

Le prophète Esaïe fait ici une affirmation ambiguë. Il affirme être avec ses enfants des signes pour Israël. Cette portion des écritures, très simple à lire, est l’une des plus profonde prophétie que le prophète ait fait au sujet d’Israël et de son futur. Il y résume, en effet, tous les moments de détresse, de consolation et de joie que devaient connaître le peuple élu.

« Le seigneur ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes … Le seigneur, l’Eternel parle : qui ne prophétiserait ? » (Amos 3 : 7). C’est en ces termes qu’Amos révèle une qualité, une habitude propre à Elohim. Dieu n’annonce pas les choses à venir dans le simple but d’éblouir les gens. Il le fait pour confirmer qu’il est le Dieu qui contrôle toute choses (Esaïe 43 : 8 – 13); il le fait pour enseigner, pour corriger, pour instruire l’homme (2 Timothée 3 : 16). Quand bien même des jours, des mois, des années, des siècles passent sans le moindre signe d’accomplissement de ce qu’il a dit, même la plus petite de ses prédictions se réalisera. Il est un Dieu qui ne dépend ni des temps, ni des circonstances (Habacuc 2 : 3 ).

Les signes nous permettent de reconnaître une personne, chose, une direction (signaux routier), une situation, etc. Esaïe en affirmant être avec ses enfants des signes pour Israël, nous devons comprendre qu’ils le sont par rapport à ce qui devait toucher ce peuple. Donc, ils sont un signe pour Israël par rapport à des événements qui devaient arriver à ce peuple.

Pour comprendre cette affirmation d’Esaïe, il nous faut nous référer aux noms des personnages dont il est question dans cette portion des Ecritures saintes. Ces noms sont d’une très grande portée prophétique et son la clé pour résoudre l’énigme posée dans l’affirmation de ce serviteur de Dieu.

Esaïe, prophète d’El Shadaï, était marié à une femme qu’il désigne comme étant la prophétesse dans le livre qui porte son nom (Esaïe 8 : 3). De cette union naîtront deux fils, les seuls en tout cas dont nous parle la Bible. L’aîné répondait au nom de Schear-Jaschub (Esaïe 7 : 3) et son frère s’appelait Maher-Schalal-Chasch-Baz. Voici la signification de ces noms :

1. Esaïe : « Le salut de Dieu »
2. Schear-Jaschub : « Un reste réviendra »
3. Maher-Schalal-Chasch-Baz : « Vite au pillage, en hâte au butin »

Dans ces noms peut être insérée l’histoire que devait connaître Israël de manière chronologique. Mais, pour comprendre la chronologie de cette prophétie, il nous faut renverser l’ordre des noms et commencer par le cadet pour arriver à Esaïe en passant par Schear-Jaschub.

1. Maher-Schalal-Chasch-Baz : « Vite au pillage, en hâte au butin. »
2. Schear-Jaschub : « Un reste reviendra. »
3. Esaïe : « Le salut de Dieu ».

Cette prophétie qui respecte sa chronologie a eu un accomplissement proche et un accomplissement lointain qui n’est pas encore à son terme.

1. Premier accomplissement de la prophétie

a. Maher-Schalal-Chasch-Baz : « Vite au pillage, en hâte au butin »

Bien qu’ayant fait alliance avec Dieu, le peuple D’israël n’avait cessé de l’offenser, de désobéir à ses commandements, d’exciter sa colère (Ezéchiel 16 : 1 – 34). Après avoir envoyé à plusieurs reprises ses serviteurs les prophètes pour ramener ce peuple à la raison (Jérémie 7 : 25) , Dieu va amener un grand jugement ce peuple (Esaïe 10 : 23). Les assyriens vont venir piller les pays et amener en captivité les fils d’Israël à Babylone au temps du roi Nebucadnestsar. Ainsi s’accomplissait la 1ère partie de la prophétie d’Esaïe : "Vite au pillage, en hâte au butin".

Israël à Babylone
(Source de l'image Terre d'Israël)

b. Schear-Jaschub : « Un reste reviendra »

Le Dieu juste, qui ne fait acception de personne dans ses jugements est aussi un Dieu compatissant, miséricordieux, qui ne retient pas sa colère pour toujours (Lamentation 3 : 22 – 23).

Ainsi, bien quel pays resta dévasté et en ruine pendant plusieurs années (environ 70 ans), un édit de Cyrus ordonnera la reconstruction du temple qui sera suivi de la reconstruction de la ville de Jérusalem et de surcroît du retour d’Israël sur ses terres. De cette manière c’est accompli la 2ème partie de la prophétie : « Un reste reviendra » (Esdras 1 : 2 – 4).

c. Esaïe : « Le salut de Dieu »

Quelques années après s’être réinstallé dans le pays, le peuple d’Israël recevra la visite du « Salut de Dieu » en la personne de Jésus-Christ. Siméon l’ayant vu l’appellera « Le salut de Dieu » (Luc 2 : 25 – 32). C’est lui qui sauve le monde du péché (Actes 4 12). Le nom de Jésus ne signifie-t-il pas d’ailleurs « Dieu sauve ». Ainsi s’accomplit la 3ème partie de la prophétie : « Le salut de Dieu ».

2. Le deuxième accomplissement de la prophétie

a. Maher-Schalal-Chasch-Baz : « Vite au pillage, en hâte au butin »

Destruction du temple par les troupes du général romain Titus

(Source de l'image Terre d'Israël)

Daniel avait prédit que le Messie serait retranché et que le peuple d’un chef qui viendra ravagera la ville et le lieu saint (Daniel 9 : 26).
Peu après son entrée à Jérusalem, Jésus-Christ dévoile pourquoi Israël devait encore connaître pillage et massacre sur son sol : « Ils te détruiront toi et les enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’a pas connu le temps ou tu as été visité » (Luc 19 : 41 – 44).

En 70 après J.C, les armées du général romain Titus vont marcher sur Jérusalem et contraindre les Israélites à l’exil à cause des graves exactions qu’ils commirent dans le pays. Ainsi s’accomplit, de nouveau, Maher-Schalal-Chasch-Baz : « Vite au pillage, en hâte au butin ».

b. Schear-Jachoub : « Un reste reviendra »

« Car l’Eternel aura pitié de Jacob, il choisira encore Israël, et il les rétablira dans leur pays ; les étrangers se joindront à eux, et ils s’uniront à la maison de Jacob. Les peuples les prendront, et les ramèneront à leur demeure, et la maison d’Israël les possédera dans le pays de l’Eternel, comme serviteurs et comme servantes ; … » (Esaïe 14 : 1 – 2)

« La Déclaration Balfour de 1917 , pendant la Première Guerre mondiale, promet la création d'un « Foyer national juif » en Palestine. Cette notion qui n'impliquait pas nécessairement un État était extrêmement vague. Mais elle supposait nécessairement la possibilité pour les Juifs d'y trouver asile.

Le mouvement sioniste ne concernait qu'une partie des Juifs (Esaïe 10 : 22), ceux qui voyaient dans le judaïsme une nation. Quant aux autres Juifs, ils considèrent le judaïsme comme une religion, et leur pays natal (France, Allemagne, Royaume-Uni, etc.) comme leur seule patrie, cependant sans oublier la constante référence à Jérusalem et l'Israël "historique" (c.a.d les anciens Royaumes de Juda et d'Israël) .

De plus, conformément à la déclaration Balfour de 1917, les Juifs commencèrent à immigrer en plus grand nombre en Palestine, surtout dans les années 1930 à cause de la politique antisémite d'Hitler.
Le Royaume-Uni, fut chargée de régler cette question puisqu'elle reçut le mandat palestinien de la SDN, pour lui permettre d'appliquer la déclaration Balfour, sur le Foyer national. Mais elle dut alors faire face d'une part au sionisme juif et donc à l'immigration des sionistes et d'autre part à la volonté d'indépendance des Arabes de Palestine (en effet on mentionnait déjà, dans la Charte de la Société des Nations (SDN), l'autodétermination des peuples).

Le problème devient si complexe après la Seconde Guerre mondiale, à la suite de la « Shoah », que le Royaume-Uni ne parvint pas à le résoudre et confia en 1947 la question palestinienne au Comité politique des Nations unies. À la suite d'une enquête en Palestine et dans les camps, l'ONU adopta en 1947 un plan de partage de la Palestine en deux États indépendants, l'un Juif et l'autre Arabe, et un territoire de Jérusalem sous contrôle de l'ONU. L'Agence juive accepta le plan de partage, mais celui-ci fut rejeté par les États arabes.

A la date du 14 mai, le mandat britannique expire. David Ben Gourion proclame la création de l’Etat d'Israël, reconnu par Moscou et Washington. L'ancien Etat d'Israël avait disparu en 70 après Jésus Christ, lorsque Jérusalem avait été détruite par les Romains ».

Ce bout d’article tiré de l’encyclopédie libre wikipédia résume le deuxième accomplissement de la seconde partie de la prophétie basée sur le nom de Schear-Jaschoub : « Un reste reviendra ».

c. Esaïe : « Le salut de Dieu »

Comme nous venons de le voir, le 2/3 de la prophétie d’Esaïe s’est déjà accompli en ce qui concerne notre époque. Il ne reste plus que pour Israël de voir « le Salut de Dieu » qui est Jésus-Christ. Hé oui ! Jésus-Christ reviendra et va se manifester au peuple juif.

« Je me souviendrais en leur faveur de l’ancienne alliance, par laquelle je les ai fait sortir du pays d’Egypte, aux yeux des nations, pour être leur Dieu. Je suis l’Eternel » (Lévitique 26 : 45).

« Et si on lui demande : D ‘où viennent ces blessures que tu as aux mains ? Il répondra : C’est dans la maison de ceux qui m’aimaient que je les ai reçues ». (Zacharie 13 : 6)

« Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et des supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un premier né. En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d’Hadadrimmon dans la vallée de Meguidon . » (Zacharie 12 : 10 – 11)

« Ainsi parle l’Eternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes les langes des nations saisiront un juif par le pan de son vêtement, et diront : Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. » (Zacharie 8 : 23)

« Car je en veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous en vous regardiez point comme sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés ; Et ce sera mon alliance avec eux lorsque j’ôterait leurs péchés ». (Romains 11 : 25 – 26).

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