Romains 14:4 face à la doctrine calviniste de la sécurité éternelle


Romains 14:4 face à la doctrine calviniste de la sécurité éternelle

Cet article fait partie de notre sĂ©rie sur la sĂ©curitĂ© Ă©ternelle. Dans cet article, nous allons examiner Romains 14:4, prĂ©sentĂ© par les dĂ©fenseurs de la doctrine calviniste de la sĂ©curitĂ© Ă©ternelle comme l’une des preuves de la vĂ©racitĂ© de leur enseignement.

“4 Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maĂźtre. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir.” (Romains 14:4)

En prĂ©sentant Romains 14:4 pour appuyer leur doctrine sur la sĂ©curitĂ© Ă©ternelle, les calvinistes lisent dans ce passage la promesse selon laquelle Dieu finira toujours par mettre dĂ©bout chacun de ses serviteurs qui tombe dans le pĂ©chĂ©, de sorte qu’aucun d’eux ne se perdra.

Bien qu’il soit vrai que dans la majoritĂ© des cas oĂč la bible utilise l’expression “tomber” pour parler du croyant cela fait rĂ©fĂ©rence au fait de s’Ă©loigner de la foi ou de commettre un pĂ©chĂ© (HĂ©breux 4:11; 1 TimothĂ©e 3:6-7; 6:9; ), dans Romains 14:4, le fait de “tomber” dont il est question ne fait rĂ©fĂ©rence Ă  aucun de ces deux cas.

Dans Romains 14, Paul parle des positions alimentaires adoptĂ©es par les vĂ©gĂ©tariens et les consommateurs des viandes. Bien qu’il considĂšre les vĂ©gĂ©tariens comme Ă©tant faibles dans la foi, il rappelle que leur refus de consommer de la viande est fait pour le Seigneur et qu’ils ont Ă©tĂ© accueilli par Dieu malgrĂ© cette faiblesse. 

“1 Faites accueil Ă  celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions. 2 Tel croit pouvoir manger de tout: tel autre, qui est faible, ne mange que des lĂ©gumes. 3 Que celui qui mange ne mĂ©prise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli. 4 Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maĂźtre. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir. 5 Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous Ă©gaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction. 6 Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange, car il rend grĂąces Ă  Dieu; celui qui ne mange pas, c'est pour le Seigneur qu'il ne mange pas, et il rend grĂąces Ă  Dieu.” (Romains 14:1-6)

On se rappellera qu’Ă  l’Ă©poque, dans l’empire romain, des viandes qui venaient des temples d’idoles Ă©taient mis en vente sur le marchĂ© de sorte que certains chrĂ©tiens avaient carrĂ©ment prĂ©fĂ©rĂ© ne plus consommer de la viande pour ne pas entrer en contact avec ces viandes.

La faiblesse dans laquelle est tombĂ©e le serviteur hypothĂ©tique dont parle Paul au verset 4 est celle de ne consommer que des lĂ©gumes par crainte de se souiller avec la viande qui aurait Ă©tĂ© souillĂ©e par les idoles, dans le but de rester pur pour le Seigneur. L’avertissement de Paul de ne pas “juger” ce serviteur est en fait un appel Ă  ne pas le mĂ©priser parce qu’il ne mange pas de la viande.

“8 Ce n'est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus; si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins.” (1 Corinthiens 8:8)

Bien que Paul ne cautionne pas la consommation des viandes sacrifiĂ©es aux idoles,  en affirmant que les aliments ne nous rapprochent pas de Dieu et que le fait d’en manger ou de ne pas en manger ne nous ajoute ou retranche rien, il suit la mĂȘme logique que celle dĂ©veloppĂ©e par le Christ quand il affirma dans Marc 7 : 18 - 19, “Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l'homme ne peut le souiller? 19 Car cela n'entre pas dans son cƓur, mais dans son ventre, puis s'en va dans les lieux secrets, qui purifient tous les aliments.” JĂ©sus enseignait tacitement que les aliments ne sont pas altĂ©rĂ©s par toutes choses rituellement impures qui les toucheraient (voir l’article Paul et les viandes sacrifiĂ©es aux idoles).

Malheureusement, beaucoup ont pris l’avertissement de Paul en Romains 14:4, en le sortant de son contexte, comme une rĂšgle gĂ©nĂ©ral pour ne pas juger “les serviteurs de Dieu” (Pasteurs, ProphĂštes, ApĂŽtres, etc.) et autres frĂšres. Cette interprĂ©tation est contredite par Paul lui-mĂȘme qui recommande de passer au jugement les agissements de ceux que nous considĂ©rons comme faisant partie de la maison de Dieu.

“9 Je vous ai Ă©crit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, 10 non pas d'une maniĂšre absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolĂątres; autrement, il vous faudrait sortir du monde. 11 Maintenant, ce que je vous ai Ă©crit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frĂšre, est impudique, ou cupide, ou idolĂątre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas mĂȘme manger avec un tel homme. 12 Qu'ai-je, en effet, Ă  juger ceux du dehors? N'est-ce pas ceux du dedans que vous avez Ă  juger? 13 Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le mĂ©chant du milieu de vous.” (1 Corinthiens 5:9-13)

Comme nous avons pu le voir, Romains 14:4 n’enseigne pas que Dieu finira toujours par mettre dĂ©bout chacun de ses serviteurs qui tombe dans le pĂ©chĂ©, de sorte qu’aucun d’eux ne se perdra. On nous y demande plutĂŽt de ne pas mĂ©priser les frĂšres qui par faiblesse s’abstiennent des certaines choses afin de rester pur pour le Seigneur.

Commentaires

  1. La doctrine de la sĂ©curitĂ© Ă©ternelle est une imposture, je ne sais mĂȘme pas comment des millions de personnes peuvent s'y laisser embarquer!!!

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