Nous avions vu que Marie la mère de Jésus était de la tribu de Juda, de la maison de David et de la lignée de Salomon (voir l'article : De quelle tribu était Marie, la mère de Jésus).
Seulement, le site Jews for judaism soulève l'objection que voici par rapport à l'appartenance de Marie à la tribu de Juda et à la lignée de David :
Même si la généalogie de Marie peut remonter à David, ceci n’aide pas Jésus puisque la filiation, en ce qui concerne la généalogie, est transmise uniquement par le père, de sorte que cette explication est sans pertinence (Nombres 1 : 18 ; Esdras 2 : 59)
Il est vrai qu’en matière de filiation, la généalogie est transmise uniquement par le père. C’est ça la règle. Toutefois, cette règle souffre de l’exception que voici :
« Les filles de Tselophchad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, des familles de Manassé, fils de Joseph, et dont les noms étaient Machla, Noa, Hogla, Milca et Thirsta, s'approchèrent et se présentèrent devant Moïse, devant le sacrificateur Éléazar, et devant les princes et toute l'assemblée, à l'entrée de la tente d'assignation. Elles dirent: Notre père est mort dans le désert; il n'était pas au milieu de l'assemblée de ceux qui se révoltèrent contre l'Éternel, de l'assemblée de Koré, mais il est mort pour son péché, et il n'avait point de fils. Pourquoi le nom de notre père serait-il retranché du milieu de sa famille, parce qu'il n'avait point eu de fils? Donne-nous une possession parmi les frères de notre père. Moïse porta la cause devant l'Éternel. Et l'Éternel dit à Moïse: Les filles de Tselophchad ont raison. Tu leur donneras en héritage une possession parmi les frères de leur père, et c'est à elles que tu feras passer l'héritage de leur père. Tu parleras aux enfants d'Israël, et tu diras: Lorsqu'un homme mourra sans laisser de fils, vous ferez passer son héritage à sa fille. » (Nombres 27 : 1 – 8)
La loi édictée dans le verset ci-haut est la conséquence d’un événement qui arriva à la famille de Tselophchad. Ce dernier était mort sans fils mais plutôt 5 filles. Pour que le nom de leur père ne soit pas effacé et que son héritage ne soit pas perdu, les 5 filles de Tselophchad réclamèrent qu’il leur soit passé l’héritage de leur père.
Dieu leur accorde ce qu’elles demandaient et en fit une loi pour les générations future. En plus de cela, il fut ordonné que les filles auxquelles était passé l’héritage de leur père devaient obligatoirement se marier à quelqu’un d’une famille de la tribu de leur père afin que l’héritage ne passe point à une autre tribu.
« Voici ce que l'Éternel ordonne au sujet des filles de Tselophchad: elles se marieront à qui elles voudront, pourvu qu'elles se marient dans une famille de la tribu de leurs pères. Aucun héritage parmi les enfants d'Israël ne passera d'une tribu à une autre tribu, mais les enfants d'Israël s'attacheront chacun à l'héritage de la tribu de ses pères. Et toute fille, possédant un héritage dans les tribus des enfants d'Israël, se mariera à quelqu'un d'une famille de la tribu de son père, afin que les enfants d'Israël possèdent chacun l'héritage de leurs pères. » (Nombres 36 : 7 – 8)
Dans cet ordre d’idée, il semble que Joseph le père de Marie n’avait pas eu des fils. Il n’est fait allusion qu’à Marie et sa sœur dans les écritures (Jean 19 : 25).
C’est ce qui fit Marie en épousant Joseph, le fils d’Heli, de la tribu de Juda et de la maison de David comme elle (sauf que Joseph descend de David par Nathan alors que Marie descend de David par Salomon).
A cet éclaircissement, l’organisation Jews for judaism pourrait répondre par ces mots qu’on retrouve dans l’un des ses articles mis en ligne :
« L’incident à propos de l’héritage des filles de Tselophchad (Nombres chapitres 27 et 36) ne s’applique pas ici puisqu’il concerne le transfert d’une propriété physique et non les privilèges de la lignée. »
En effet, la loi sur l’héritage des filles dont le père est mort sans fils est donnée sur demande des filles de Tselophchad par l’entremise de Moïse, avant l’entrée dans la terre promise. Ces filles n’entreront en possession de la propriété physique échue à leur père qu’avec Josué lors de la distribution des terres au tribu, plus d’une quarantaine d’année après.
« Tselophchad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, n'eut point de fils, mais il eut des filles dont voici les noms: Machla, Noa, Hogla, Milca et Thirtsa. Elles se présentèrent devant le sacrificateur Éléazar, devant Josué, fils de Nun, et devant les princes, en disant: L'Éternel a commandé à Moïse de nous donner un héritage parmi nos frères. Et on leur donna, selon l'ordre de l'Éternel, un héritage parmi les frères de leur père. Il échut dix portions à Manassé, outre le pays de Galaad et de Basan, qui est de l'autre côté du Jourdain. Car les filles de Manassé eurent un héritage parmi ses fils, et le pays de Galaad fut pour les autres fils de Manassé. » (Josué 17 : 3 – 6)
Schéchan, un homme de la tribu de Juda, qui n’avait eut que des filles mourut sans fils. L’une d’elle se maria à un égyptien, Jarcha qui était esclave de Schéchan. De cette union naquit Attaï, aussi appelé Achlaï qui engendrera Nathan lequel deviendra père de Zabad.
« Schéschan n'eut point de fils, mais il eut des filles. Schéschan avait un esclave égyptien nommé Jarcha. Et Schéschan donna sa fille pour femme à Jarcha, son esclave, à qui elle enfanta Attaï. Attaï engendra Nathan; Nathan engendra Zabad; Zabad engendra Ephlal; Ephlal engendra Obed; Obed engendra Jéhu; Jéhu engendra Azaria; Azaria engendra Halets; Halets engendra Élasa; Élasa engendra Sismaï; Sismaï engendra Schallum; Schallum engendra Jekamja; Jekamja engendra Élischama. » (1 Chroniques 2 : 34 – 41)
« Fils d'Appaïm: Jischeï. Fils de Jischeï: Schéschan. Fils de Schéschan: Achlaï. » (1 Chroniques 2 : 31)
« Ils furent tous enregistrés dans les généalogies, du temps de Jotham, roi de Juda, et du temps de Jéroboam, roi d'Israël. » (1 Chroniques 5 : 17)
«Hommes vaillants de l'armée: Asaël, frère de Joab. Elchanan, fils de Dodo, de Bethléhem. (…) Urie, le Héthien. Zabad, fils d'Achlaï. » (1 Chroniques 11 : 26, 41)
Alors que sur la liste des vaillants hommes de l’armée (au temps de David) Urie est signalé comme un étranger (un Hethien), Zabad et Achlaï qui pourtant descend d’un Egyptien et d’une judéenne ne sont pas comptés comme étrangers. Cela pour la simple raison qu’en ce cas ci, la filiation a été transmises par la mère à ses fils et ceux-ci sont compté dans la généalogie comme descendant de leur grand père Schéchan qui était mort sans fils. Tout ceci ayant pour but que le nom Schéchan ne soit pas effacé et que sa race se perpétue.
Une petite contribution dans cette enquête passionnante :
RépondreSupprimerSelon Matthieu, l'ascendance davidique de Jésus passe par Salomon fils de David, alors que pour Luc, elle passe par Nathan fils de David.
D'après Matthieu, le grand-père paternel de Jésus était un dénommé Jacob, tandis que pour Luc, il se nommait Héli.
Luc nous apprend qu'Élisabeth, femme de Zacharie et mère de Jean-Baptiste, était une parente de Marie, la mère biologique de Jésus (Luc 1.36)
Luc 1.5 nous dit : "Du temps d'Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et s'appelait Élisabeth."
Effectivement, la Bible nous apprend qu'Abia (en grec) et Abija (en hébreu) était un descendant de Lévi (1 Chroniques 24.10 et Exode 6.16-20). Or, d'après la Torah, les Lévites pratiquaient l'endogamie, et naturellement un Lévite ne prenaient pour femme qu'une Lévite (Exode 2.1, Lévitique 21.14).
Si Zacharie est un descendant de Lévi, qui conformément à la loi Lévitique, épousa une descendante de Lévi nommée Élisabeth qui est la parente de Marie, la mère biologique de Jésus, alors Marie est forcément une descendante de Lévi elle-même.
Ceci explique non seulement les raisons de l'absence de généalogie maternelle de Jésus, mais aussi pourquoi les Juifs, connaissant l'ascendance Lévitique de Jésus ne l'ont pas reconnu comme le Messie qu'ils attendaient, et qu'ils attendent toujours.
Merci d'afficher mon commentaire.
Oulaaaaa... Quelle information d'importance majeure. Marie n'était donc pas de la tribu de Judas, mais de Lévi :-o wow ça change sérieusement toute la donne !!!
SupprimerERRATA : Marie n'était pas de la tribu de JUDA(sans "S", pour éviter les confusions).
SupprimerSi Joseph est le père biologique de Jésus, alors il n'y a pas eu de naissance virginale. Du coup, le récit de la nativité dans Matthieu 1.22-23 s'écroule.
RépondreSupprimerSi Joseph n'est pas le père biologique de Jésus, alors celui-ci n'est pas "fils de David". Et lorsqu'on dit "fils de David", c'est sur le plan physique, conformément à ce que Paul dit dans Romains 1.1-5 : "Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l'Évangile de Dieu, qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures, et qui concerne son Fils (né de la POSTÉRITÉ DE DAVID, selon la CHAIR, et déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts), Jésus Christ notre Seigneur, par qui nous avons reçu la grâce et l'apostolat, pour amener en son nom à l'obéissance de la foi tous les païens,[...]".
Que devons-nous conclure ?
Mpungu, lit l'article ;
RépondreSupprimerhttp://cafe-biblique.blogspot.com/2008/02/les-gnalogies-de-jsus-expliques.html
Tout est bien expliqué .. Que ce soit par la généalogie en Luc par Joseph, le 'père' de Jésus ou par la généalogie en Matthieu, la mère de Jésus (où ici il y a un autre Joseph, le père de Marie, donc grand-père de Jésus) .. La merveille c'est que les deux remontent à David !!!
Ah oui ? Et comment expliquez-vous la présence de Salathiel et son fils Zorobabel dans les généalogies de Joseph et de Marie (comme vous le sous-entendez) ? C'est plutôt bizarroïde tout ça...
RépondreSupprimerMême si Joseph n'est pas le père de Jésus, cela n'empêche pas que Jésus puisse réclamer le trône de David. Dans la Loi de tous les pays, ce n'est même pas une Loi, c'est admis, c'est comme ca, l'enfant d'une femme mariée est automatiquement considéré comme l'enfant du mari de cette femme. Surtout si elle l'a eu alors qu'elle était mariée a cet homme. Même si le père biologique est le voisin, dans la mesure ou la madame était enceinte et mariée a son mari, la Loi (française entre autre) considère que l'enfant est du mari. C'est pour cela qu'avant l'adultère était sévèrement puni, parce qu'il y avait tromperie. Le monsieur croyait que c'était son enfant et lui léguait ses biens, alors que c'était l'enfant du voisin.
RépondreSupprimerBref, tout ca pour dire que Jésus a droit au trône de David, même si Joseph n'est pas son père, parce que sa mère était enceinte de lui alors qu'elle était mariée ``a Joseph. Selon la Loi, il est donc considéré comme fils de Joseph et peut prendre part a l'héritage. C'est pour cela que la Bible ne nous parle que de la généalogie de Joseph et pas celle de Marie, et insiste sur le fait que Marie a eu Jésus alors qu'elle était mariée a Joseph. Dans une société patriarcale, comme celle des Juifs de l'époque, le droit des femmes a l'héritage est sujet a discussion, mais pas celui des hommes. Voila pourquoi la Bible insiste sur le coté Joseph fils de, fils de, fils de... Parce que cela ne peut se nier. Si Marie est la femme de Joseph et que durant son mariage elle a eu un enfant, l'enfant est réputé provenir du père. Donc, il acquiert tous les droits d'un enfant légitime.
Et c'est la Loi, et personne ne peut contester cela. En tout cas a l'époque ou il n'y avait pas de test de paternité. Donc Jésus est dans son bon droit, et la Bible le confirme en insistant sur sa généalogie paternelle.
Merci d'afficher mon commentaire, c'est encore la Chrétienne du Message du 9 Janvier 2012.