Avons-nous le pouvoir de pardonner les péchés ?

Il y a quelque temps de cela, Matthew, un des lecteurs de ce site m’avait envoyé le message suivant :

Il y a un passage dans la bible qui dit que jésus nous a donné le pouvoir de pardonner les autres de leur péché. (Jean 20:21-23)

- Comment interpréter ce passage ,v23 certain y voit comme preuve que l'église Catholique n'est pas dans l'erreur.

Pour eux , le prêtre effectue une réconciliation avec Dieu , il reconnaît tes péches et Demande pardon auprès de Dieu.

Comment répondre a cela.

Il y a même quelqu'un qui m'a dit ( Pourquoi vous quand vous vous faites , Baptisé, vous avez besoin d'un homme, et bien c'est la même chose dans le Catholicism ( Jésus baptise et pardonne mais par l’intermédiaire d'un homme, dans la personne du prêtre /pasteur.

* Est-ce que les apôtres ont respecté cet ordre que jésus a ordonné?

Moi je sais qu'il faut confesser nos péchés a Dieu seul. Mais comment comprendre le sens de ce Verset( est-ce que jésus l'a dit aux apôtres seulement ou a tout les croyants?)

Merci de me répondre le plus vite possible.

Le passage dont il est question est celui-ci :

" Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. " (Jean 20 : 23)

Il est vrai que ce passage a été utilisé pour servir de fondement au sacrement de pénitence et même on pourrait dire à xxx. Selon la logique de cette dernière, le prêtre pouvait pardonner à un homme les péchés qu’il va commettre dans l’avenir. Ce sacrement était reçu moyennant une somme d’argent (ou d’or). Il semble ne plus être pratiqué aujourd’hui par l’Eglise Catholique.

Par le sacrement de pénitence, les catholiques entendent que " Jésus a donc confié à ses apôtres le pouvoir qui revient à Dieu, celui de remettre aux hommes les péchés ici-bas. Ce pouvoir jadis confié aux apôtres revient aux évêques et aux prêtres, véritables successeurs du collège des douze (apôtres). Toutefois, l’évêque ou le prêtre ne remet pas les péchés en son nom personnel, mais en celui de Dieu. " (Abbé Richard ISUNGU KAKO, Réponses d’un catholique aux questions des sectes, MédiasPaul, Kinshasa, 2006, p.25).

Nous avons dans un article précédent vu que les clefs du royaume des cieux remises à Pierre et aux autres apôtres (comme anciens de l’Eglise) étaient le pouvoir de juger le peuple de Dieu, lui enseigner la voie à suivre ainsi que les lois et ordonnance du Seigneur. C’est ayant de le départ cette connaissance qu’il nous faut examiner Jean 20 : 23 et en tirer une bonne interprétation.

Dieu pardonne tous nos péchés

Dieu est celui qui pardonne tous nos péchés et toutes nos iniquités que nous lui confessons au travers la répentance. Quand c’est une faute commise contre une autre personne, il nous faut aussi demander pardon à Dieu après avoir cherché le pardon du concerné ou quand le concerné ne se dispose pas à nous pardonner. Ainsi, il sera justifié.

" Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; J'ai dit: J'avouerai mes transgressions à l'Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché. -Pause. " (Psaumes 32 :5)

" Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. " (Proverbes 28 : 13)

" Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. " (1 Jean 1 : 9)

Le pouvoir de pardonner le péché qu’on a commit contre notre personne

L’homme a le pouvoir de pardonner le péché que son frère a commis contre sa personne. Dieu demande à ce qu’on pardonne toujours celui qui vient se confesser de la faute qu’il a commit contre notre personne.

" Confessez donc vos péchés les uns aux autres, … " (Jacques 5 : 16)

" Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; " (Matthieu 6 : 14)

" Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. " (Marc 11 : 25)

" Alors Pierre s'approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Sera-ce jusqu'à sept fois? Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. " (Matthieu 18 : 21 – 22)

A la lumière de ce qui précède nous pouvons constater que Jean 20 : 22 – 23 ne parle pas de la situation où un homme qui aurait péché viendrait se confesser à celui à qui le tort a été fait. Le fait qu’il soit permit de retenir le péché (refuser de pardonner) indique qu’il s’agit d’une autre situation, puisque le Seigneur nous demande de toujours pardonner celui qui vient rechercher notre pardon et même de le pardonner quand nous sommes dans la prière avant qu’il ne vienne recherche ce pardon (Marc 11 : 25).

C’est l’Eglise qui peut retenir les péchés des autres

La situation dont parle Jean 20 : 22 – 23 est celle décrite en Mathieu 18 : 15 – 18.

" Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. "

Ici, il est question d’un frère qui soit a fait du tort à un autre frère ou soit se comporte mal dans sa vie quotidienne. Celui qui constate sa mauvaise conduite, ou celui qui a été offensé par son comportement doit aller l’exhorter à se repentir. Si le coupable refuse d’entendre raison, l’affaire doit être traitée avec d’autres frères dans le but de sauver le récalcitrant. Au cas où il persiste dans sa mauvaise conduite, refusant de se repentir, l’Eglise, entendez ici ses responsables, seront informé de la situation pour ramener le pécheur dans la bonne voie. S’il refuse d’écouter ces derniers, l’Eglise ne lui pardonnera pas sa mauvaise conduite et va donc retenir son péché. Il sera traité comme un païen.

Les anciens de l’Eglise ayant reçu l’autorité pour juger les affaires opposant les frères entre eux, ils ont le pouvoir de retenir leurs péchés ceux qui refusent de se plier à leur discipline. Un cas ayant amené à ce genre de sentence est relaté en 1 corinthiens 5 : 1 – 5, 9 – 11 où il est écrit :

" On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'avez pas été plutôt dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel acte. Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus, qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. (…) Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, - non pas d'une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. "

Mais lorsque qu’une personne incriminée revient à la raison , il est demandé de lui pardonner.

" Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, c'est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer. Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui; car je vous ai écrit aussi dans le but de connaître, en vous mettant à l'épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses. Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi; et ce que j'ai pardonné, si j'ai pardonné quelque chose, c'est à cause de vous, en présence de Christ, afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins. " (2 Corinthiens 2 : 5 – 11)

Conclusion

Donc, que l’Eglise catholique se serve de Jean 20 : 23 pour affirmer que " l’aveu ou la réconciliation fraternelle dont parle Saint Jacques est nécessaire mais ne suffit pas " et qu’"il faut et surtout la rémission effective des péchés devant le prêtre " est complètement faux.

Le pardon des péchés dont on parle en Jean 20 : 236 n’est pas celui du genre exercé par le prêtre lors du sacrement de pénitence, pendant lequel un homme ou une femme vient débiter au prêtre tous les péchés dont il a pu être l’auteur durant sa vie, même ceux dont il avait demandé pardon aux personnes offensées et à Dieu (dans la prière). C’est plutôt celui exercé par les anciens de l’Eglise (pas une seule personne) envers une personne dont la mauvaise conduite leur aurait été rapporté.

Si vous avez aussi une préoccupation par rapport à un passage de la Bible ou une pratique quelconque que l’on retrouve dans le christianisme mais qui vous intrigue, n’hésitez pas à nous la faire connaître en laissant cette question en commentaire pour l’article " Questions des lecteurs ". Je me ferais un plaisir de rechercher pour vous avec l’assistance du Saint-Esprit la réponse dans la Bible.

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