La loi est-elle un joug pesant ?

Pierre a-t-il affirmé que la loi est un joug pesant ? Aurait-il recommandé aux disciples de ne plus s’y conformer ? A-t-il refuser qu’on impose aux non-juifs l’observation de la loi de Moïse ?

" Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. (…) Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire. Une grande discussion s'étant engagée, Pierre se leva, et leur dit: Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l'Évangile et qu'ils crussent. Et Dieu, qui connaît les coeurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint Esprit comme à nous; il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs coeurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter? Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux. " (Actes 15 : 1, 6 – 11)

Le passage ci-haut a souvent été interprété d’une manière qui entre en conflit avec le reste des écritures. Beaucoup de biblistes affirment que ce " joug pesant " dont parlait Pierre est la loi de Moïse. Depuis que cette interprétation a fait surface, couplée à une interprétation biaisée d’autres passages du Nouveau Testament, la loi est considérée comme quelque chose de foncièrement mauvais.

Seulement, une lecture des autres passages du Nouveau Testament harmonisés avec ceux de l’Ancien font voir que la loi n’a jamais été considérée comme un joug pesant.

" La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme; Le témoignage de l'Éternel est véritable, il rend sage l'ignorant. " (Psaumes 19 : 7 – 8)

" Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. " (Matthieu 11 : 28 – 30)

" Je disais: Ce ne sont que les petits; Ils agissent en insensés, parce qu'ils ne connaissent pas la voie de l'Éternel, La loi de leur Dieu. J'irai vers les grands, et je leur parlerai; Car eux, ils connaissent la voie de l'Éternel, La loi de leur Dieu; Mais ils ont tous aussi brisé le joug, Rompu les liens. (…) Ainsi parle l'Éternel: Placez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie; marchez-y, Et vous trouverez le repos de vos âmes! Mais ils répondent: Nous n'y marcherons pas. " (Jérémie 5 : 4 – 5 ; 6 : 16)

" Car l'amour de Dieu consiste a garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, " (1 Jean 5 : 3)

Il ressort clairement des passages ci-haut que la loi de Dieu n’est pas un joug pénible, mais plutôt un joug doux à même de restaurer l’âme.

Etant donné que l’interprétation donnée à Actes 15 : 10 – 11 entre en contradiction avec le reste des la Bible, examinons de plus près ce passage pour voir s’il ne signifie pas autre chose que ce véhiculé par la croyance populaire.

Toute l’affaire ayant conduit à la déclaration de Pierre sous examen commença avec l’enseignement des anciens pharisiens selon lequel on ne peut pas être sauvé si on n’est circoncis selon les règles établies par Moïse.

" Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. " ( Actes 15 : 1)

Ils prêchaient la justification par la loi. Or, nous avons vu dans l’article " La justification " que toute la Bible enseigne qu’elle ne peut être obtenue que par la foi, sans les œuvres de la loi.

" Car nous pensons que l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. " ( Romains 3 : 28)

Les apôtres et les anciens à Jérusalem furent réunis pour examiner la controverse suscitée par ces anciens membres du parti des pharisiens. La question principale du débat était celle de savoir si " la justification (le salut) s’obtient par l’observation de la loi ou par la simple foi ".

C’est ainsi qu’après présentation des faits et vif débat, Pierre va se lever faire la déclaration contenue dans les passages suivants :

" Une grande discussion s'étant engagée, Pierre se leva, et leur dit: Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l’Evangile et qu'ils crussent. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint Esprit comme à nous; il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter? Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux. " (Actes 15 : 7 – 11)

De cette intervention on peut retenir deux choses :

1° Pierre souligne le fait que juifs comme non-juifs ont eu le cœur purifié par la foi (verset 9). Paul affirmera la même chose dans ses lettres.

" Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs? Ne l'est-il pas aussi des païens? Oui, il l'est aussi des païens, puisqu'il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis. " ( Romains 3 : 29 – 30)

2° Pierre oppose " le joug pesant " au salut par la grâce (verset 10 – 11).

Si le salut par la grâce est opposé au " joug pesant ", on comprend dès lors que ce " joug pesant " est le salut par autre chose que par la grâce.

Or, comme nous savons que l’enseignement à l’origine de ce débat est celui du salut par l’observation de la loi (les œuvres de la loi), nous pouvons facilement déduire que le " joug pesant " dont il est question est l’obtention du salut par les œuvres de la loi. Pierre affirme que ni ceux qui étaient présent, ni leur ancêtres n’ont pu porter ce joug, donc n’ont pu obtenir le salut par cette voie. Paul confirme cette vérité dans ses épîtres :

" …qu’Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi. Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement," (Romains 9 : 31 – 32)

Ainsi, les exemples le plus utilisés par Paul pour montrer que l’homme a toujours été justifié par la foi, avant comme pendant l’ancienne alliance sont :

- Abraham comme David furent justifié par la foi

" De même David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les oeuvres: Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, Et dont les péchés sont couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché! Ce bonheur n'est-il que pour les circoncis, ou est-il également pour les incirconcis? Car nous disons que la foi fut imputée à justice à Abraham. Comment donc lui fut-elle imputée? Était-ce après, ou avant sa circoncision? Il n'était pas encore circoncis, il était incirconcis. Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu'il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis, afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée, et le père des circoncis, qui ne sont pas seulement circoncis, mais encore qui marchent sur les traces de la foi de notre père Abraham quand il était incirconcis. " (Romains 4 : 6 – 12)

• " Le juste vivra par sa foi. " (Habaquq 2 : 4)

Tout en étant d’accord sur l’exclusivité de la foi pour le salut de l’homme, les apôtres ajoutent que cela n’annule en rien la loi.

" Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi. " (Romains 3 : 31)

" C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. " (Apocalypse 14 : 12)

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